Yémen : 5.000 enfants tués ou blessés du fait de la guerre, selon l’UNICEF

L’UNICEF a publié mardi 16 janvier des chiffres édifiants sur les conséquences de la guerre au Yémen, affirmant que plus de 5.000 enfants ont été tués ou blessés dans les violences et que 1,8 million souffrent de malnutrition aiguë.

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Un enfant yéménite souffrant de malnutrition est pris en charge dans un hôpital de la ville portuaire de Hodeida, le 16 janvier au Yémen.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les autorités yéménites reconnues par la communauté internationale ont pour leur part affirmé faire face à des difficultés économiques, appelant leurs alliés, notamment l’Arabie saoudite, à aider le pays à les surmonter.

Dans un rapport présenté à la presse à Sanaa, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a ajouté que près de deux millions d’enfants ne vont plus à l’école, dont un demi-million depuis l’escalade du conflit en mars 2015 consécutive à l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et de ses alliés.

Plus de trois millions d’enfants sont nés depuis cette date et "une génération entière" sera marquée par la violence, les déplacements, la maladie, la pauvreté et la malnutrition, relève le rapport.

Plus de la moitié des jeunes yéménites n’ont pas accès à l’eau potable ou à un système d’assainissement adéquat, a encore déploré l’UNICEF, soulignant que 1,8 million d’enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont près de 400.000 ont besoin d’un traitement urgent pour survivre.

Le choléra et des cas de diarrhée aiguë ont affecté plus d’un million de personnes, les enfants de moins de cinq ans représentant un quart de tous ces cas, ajoute l’UNICEF.

La guerre oppose des forces gouvernementales aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa en septembre 2014.

En mars 2015, une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite est entrée en action au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales.

Plus de 5.000 enfants ont depuis été tués ou blessés dans les violences, selon les chiffres de cette agence de l’ONU.

À fin septembre 2017, 256 écoles étaient totalement détruites, 150 occupées par des personnes déplacées du fait de la guerre et 23 par des groupes armés, précise le document.

"Sauver le riyal"

Un site proche de la capitale Sanaa, théâtre d'un raid aérien meurtrier le 25 décembre 2017.

Par ailleurs, les trois quarts des filles sont mariées avant 18 ans, relève l’UNICEF, alors que des cas de mariage forcé sont régulièrement rapportés dans ce pays, notamment pour des raisons financières.

Les enfants au Yémen "souffrent des conséquences dévastatrices d’une guerre qui n’est pas de leur fait", a déploré Meritxell Relano, représentante de l’UNICEF au Yémen.

Selon le rapport, plus de 11 millions d’enfants ont immédiatement besoin d’une assistance humanitaire dans ce pays qui est le plus pauvre du Moyen-Orient et parmi les plus pauvres du monde.

L’année dernière, les Nations unies ont déclaré que le Yémen était le théâtre de "la pire crise humanitaire du monde".

Plus de 9.200 personnes ont été tuées et près de 53.000 blessées, dont de nombreux civils, depuis l’intervention de la coalition, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans ce contexte, le Premier ministre yéménite Ahmed ben Dagher a posté mardi 16 janvier sur sa page Facebook une lettre adressée aux "alliés" du Yémen, les appelant à "sauver le riyal yéménite" afin de "sauver les Yéménites de la famine".

Le cours de la monnaie locale s’est effondré face au dollar, qui vaut aujourd’hui 500 riyals.

M. Dagher a appelé les soutiens de son pays à transférer des liquidités à la Banque centrale à Aden, capitale provisoire du Yémen où est installé le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

De son côté, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi s’est entretenu avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, pointant les "difficultés économiques" que traverse son pays, selon l’agence officielle Saba.

Le pays dépend largement de l’aide internationale et des importations alimentaires qui font l’objet de restrictions, l’Arabie saoudite et ses alliés ayant imposé des contrôles dans les ports en raison de soupçons de transferts d’armements iraniens vers les Houthis.

AFP/VNA/CVN

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