Les sacrifices du personnel médical de Quang Binh

Traverser la forêt pour venir en aide aux malades dans les situations d’urgence est devenu une routine quotidienne pour les agents médicaux des zones frontalières de la province de Quang Binh.

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Les agentes de santé des zones montagneuses sont reconnues et admirées par les populations locales. 
Photo : CTV/CVN

Au Centre de santé de la commune de Thuong Trach, situé dans la zone centrale du Parc national de Phong Nha - Ke Bàng, district de Bô Trach à Quang Binh (Centre), ce sont les femmes médecins qui sont chargées de prendre en charge la santé des membres des minorités ethniques Bru - Vân Kiêu et Chut dans 18 villages frontaliers.

Le village le plus éloigné se trouve à plus de 30 km du Centre de santé et est difficilement accessible. La plupart des routes sont accidentées et en terre battue, ce qui rend l’accès des travailleurs médicaux aux domiciles des patients difficile et limite leur capacité à administrer des soins d’urgence.

Processus difficile

La sage-femme Nguyên Thi Hoa se souvient encore d’un petit matin d’avril 2021. Alors que les routes du village de Cà Roong 1 étaient enveloppées d’un épais brouillard, la famille d’une femme enceinte est venue la trouver, pressée et inquiète. Ayant appris que la femme enceinte était en train de mettre bas chez elle et que l’accouchement était très difficile, Mme Hoa a rapidement préparé des médicaments et son matériel médical, puis a enfourché une moto pour se rendre au village.

Ils ont rapidement roulé sur la route accidentée et rocailleuse, devant même marcher et pousser la moto à certains moments. “La route en descente était très glissante. Je suis tombé mais malgré la douleur, j’ai lutté pour me relever et je suis allée au bord du ruisseau pour me laver le visage, puis j’ai continué jusqu’au village”, raconte-t-elle.

Lorsque Mme Hoa a réussi à atteindre la maison de Y Din, la future mère, celle-ci était dans un état critique, avec une hémorragie, une pression artérielle faible et un risque de décès très élevé. Elle a rapidement mis en place une perfusion et a administré des injections d’anti-douleur. Il n’y avait pas de signal téléphonique dans le village et les routes étaient difficiles à parcourir, de sorte qu’il était impossible d’appeler de l’aide ou de transporter la future mère jusqu’au centre de santé. Mme Hoa savait qu’il s’agissait d’un combat de vie ou de mort pour la mère et son enfant à naître, et qu’elle devait tout mettre en œuvre pour les sauver.

“Après tous nos efforts, Y Din et son enfant ont survécu à cette situation critique. Nous ne pouvons pas reprocher à la mère de ne pas être venue au centre de santé en raison de la longueur et de la difficulté du trajet”, partage la sage-femme. “Heureusement, nous sommes arrivés juste à temps”, ajoute-t-elle. Le voyage pour aider à l’accouchement a été difficile, et le retour au poste de santé a également été mémorable.

Après l’accouchement, la famille de la jeune mère était occupée et personne ne pouvait accompagner la sage-femme au Centre de santé. Elle a donc décidé de marcher à pied seule dans la forêt. Après avoir parcouru une distance considérable, elle a réussi à faire de l’auto-stop avec quelques villageois pour rentrer au Centre.

“J’ai mis près d’une journée pour rentrer. Lorsque je suis revenue au centre, ma blouse blanche était devenue rouge à cause de la couleur de la terre rouge. J’étais également trempée à cause des chocs et des chutes, mais j’étais très heureuse d’avoir sauvé deux vies”, fait-elle savoir.

Accompagnant la sage-femme Hoa dans de nombreux accouchements, l’officier de population Nguyên Thi Thu Hà a de nombreux souvenirs inoubliables. Elle se rappelle d’un accouchement difficile, tard dans la nuit, pendant la saison des pluies. Le seul moyen d’atteindre le domicile de la future mère était de traverser un ruisseau dont le niveau d’eau montait. “C’était très dangereux, mais le temps pressait, alors nous avons décidé de traverser le ruisseau, en nous accrochant aux rochers, pour atteindre le domicile de la patiente le plus rapidement possible. En y repensant aujourd’hui, je suis toujours terrifiée”, partage-t-elle.

Mmes Hoa et Hà font savoir qu’elles sautent parfois des repas pour se précipiter dans les villages de Côn Roàng, A Ki, Cù Tôn la nuit afin d’aider des femmes à accoucher ou d’aider les habitants blessés. Sur le chemin sombre de la forêt, les deux femmes avançaient en s’encourageant l’une l’autre.

À chaque bruit d’animaux sauvages dans la nuit, leur cœur se serrait. “Nous avions tellement peur pendant ces promenades nocturnes dans la forêt. La route était difficile, le ciel était sombre, nous avions peur de tomber et peur de l’obscurité, mais pour le bien de la vie des patients, nous devions essayer”, raconte Mme Hà.

Efforts inlassables

La sage-femme Nguyên Thi Hoa (droite) et son collègue se sont rendus dans un village pour mener à bien la campagne de vaccination. 
Photo : CTV/CVN

En évoquant les difficultés rencontrées par le personnel médical dans les régions reculées, le docteur Phan Van Huê, responsable du Centre de santé de la commune de Thuong Trach, a souligné les sacrifices des professionnelles de santé qui doivent s’éloigner de leur famille et de leurs enfants. “Elles doivent compter sur leurs maris et leurs parents âgés pour s’occuper de leurs enfants, ce qui leur permet de rester et de travailler ici. Elles ne peuvent retourner dans leur ville natale que de façon occasionnelle, mais elles se soutiennent mutuellement dans l’accomplissement de leur mission”, explique M. Huê.

Huong Linh/CVN

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