Les policiers descendent dans la rue, les manifestations se poursuivent en Tunisie

Des milliers de Tunisiens, dont de nombreux policiers, ont de nouveau manifesté samedi contre le gouvernement de transition dominé par des caciques de l'ancien régime, alors qu'une "Caravane de la libération" est partie de province vers Tunis avec l'objectif affiché de renverser l'équipe en place.

Les promesses de rupture affichées la veille par le Premier ministre n'ont pas suffi : la contestation s'est poursuivie dans la rue, se mêlant à Tunis de revendications sociales.

Alors que la rentrée des classes dans les écoles primaires, fermées comme tous les établissements scolaires depuis le 10 janvier, doit avoir lieu le 24 janvier, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a annoncé que les instituteurs allaient rejoindre la contestation par une grève illimitée jusqu'à "la dissolution du gouvernement".

Un but également proclamé samedi par les organisateurs d'une marche sur la capitale, baptisée "Caravane de la libération" par ses initiateurs, qui en soirée avait déjà rassemblé des centaines de personnes dans le Centre-Ouest du pays, où a débuté la "révolution du jasmin".

Partis de Menzel Bouzaiane, à 280 km au sud de la capitale, où sont tombées sous les balles de la police les premières victimes de la révolte populaire qui a entraîné la chute du régime Ben Ali, les marcheurs arrivaient en soirée à Regueb (260 km au sud de Tunis), où la population devait les héberger. "Notre but est de faire tomber le gouvernement, notamment les ministres issus du RCD", le Rassemblement constitutionnel démocratique, ancien parti au pouvoir de Ben Ali, a expliqué Rabia Slimane, une institutrice et syndicaliste de 40 ans.

En route pour Tunis, la Caravane va marcher et rouler, espérant grossir le cortège jusqu'à la capitale.

Tentant d'apaiser la rue qui craint de se faire confisquer sa révolte, le Premier ministre de transition Mohammed Ghannouchi, a promis le 21 janvier qu'il prendrait sa retraite politique après la transition.

Sur le plan international, le Premier ministre tunisien s'est entretenu samedi avec la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton et le Premier ministre français François Fillon, a indiqué l'agence officielle TAP.

Mme Clinton a affirmé sa "solidarité avec le peuple tunisien et l'appui de son pays à la nouvelle orientation" du pays, après la chute de l'ancien régime, tandis que M. Fillon a affirmé le soutien et l'appui de la France "dans tous les domaines".

AFP/VNA/CVN

24/1/2011

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