Cinquante morts dans un attentat suicide en Irak

Un kamikaze s'est fait exploser le 18 janvier au matin au nord de Bagdad au milieu d'un groupe patientant pour s'engager dans la police, tuant 50 personnes dans l'attentat le plus meurtrier en Irak depuis près de trois mois.

Cette nouvelle attaque, qui a fait 150 blessés, n'a pas été revendiquée, mais elle illustre la difficulté des forces irakiennes à assurer la sécurité de leur pays, à moins d'un an du départ prévu de l'armée américaine, qui compte toujours 50.000 hommes en Irak.

Imad Atta était arrivé dès 07h00 (04h00 GMT) près du Centre de recrutement de Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, dans l'espoir de s'engager dans la police.

"Peu après 10h00, j'ai entendu quelqu'un crier, puis plus rien. Je me suis réveillé dans ce lit", a raconté à l'hôpital cet homme de 21 ans, blessé à la jambe et à l'épaule par des éclats de bombe.

Au total, "50 personnes ont été tuées et 150 blessées", selon un responsable du ministère de l'Intérieur. Une source au sein de la police de Tikrit a fait état de 49 morts -47 aspirants policiers et deux agents- et 117 blessés.

Peu après l'attaque, des taches de sang et des morceaux de chair humaine étaient visibles par terre. "Une fois encore, les terroristes ont utilisé leur tactique habituelle, tuer des innocents et viser de jeunes hommes courageux qui voulaient servir leur pays et le défendre", a dénoncé le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, dans un communiqué.

Le 17 août, un kamikaze s'était déjà fait exploser aux abords d'un centre de recrutement de l'armée à Bagdad, faisant 59 morts et plus de 125 blessés, un attentat revendiqué par Al-Qaïda. "La répétition de ce crime haineux dans le même style (que l'attaque d'août) confirme que quelque chose ne va pas (dans les méthodes utilisées pour) identifier les responsables", a souligné M. Maliki, ajoutant : "Nous suivrons l'affaire attentivement, jusqu'à ce que nous trouvions les responsables".

L'hôpital de Tikrit a été pris d'assaut par des proches paniqués, au point que la police a dû établir un cordon de sécurité autour de l'établissement. "J'essaie depuis des heures de joindre par téléphone mon frère qui se trouvait dans la file d'attente", a déclaré Mohammed Aiseh, 38 ans. "Je ne sais pas s'il est encore en vie."

Pour leur assurer une meilleure prise en charge, certains blessés devaient être évacués vers des établissements de Bagdad, Mossoul (Nord) et Kirkouk (Nord). Et dans toute la ville, les haut-parleurs des mosquées relayaient des appels à des dons de sang.

Réuni en urgence, le conseil provincial a décrété trois jours de deuil et décidé de former une commission d'enquête pour identifier d'éventuelles négligences dans le dispositif de sécurité.

Cet attentat est le plus meurtrier depuis l'attaque en pleine messe de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad le 31 octobre dernier. Cette opération, revendiquée par la branche locale d'Al-Qaïda, avait fait 53 morts. Les cinq membres du commando armé avaient également péri. Il est aussi le premier d'envergure depuis l'investiture, le 21 décembre dernier, du nouveau gouvernement de M. Maliki, qui a cité la sécurité comme l'une de ses priorités.

La France, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a condamné cette attaque "avec la plus grande vigueur".

Si les violences ont nettement diminué ces derniers mois, cet attentat illustre de nouveau les difficultés de la police et de l'armée irakiennes à mener à bien leur tâche.

AFP/VNA/CVN

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