"Il faut aller vers la paix, c'est dans l'intérêt de tout le monde et de la sécurité d'Israël", a-t-elle souligné la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, devant quelques journalistes avant de rencontrer dans la journée les principaux dirigeants israéliens.
"Nous soutenons tous les efforts de paix, cela conditionne l'avenir de la région", a-t-elle estimé, en appelant les États-Unis à élargir "à l'Union européenne et à des pays arabes modérés" le nombre des acteurs mobilisés dans cette perspective.
Michèle Alliot-Marie, qui effectue sa première tournée dans la région depuis son accession en novembre dernier au ministère des Affaires étrangères, a rencontré dans la matinée la chef de l'opposition Tzipi Livni et le président Shimon Pérès.
"Nous vivons des difficultés assez complètes pour ce qui est du processus de paix. Ce n'est pas une raison pour nous désespérer", a plaidé le président israélien.
Évoquant les "pays alentours", il a ajouté : "Le rôle de la France et de l'Europe, c'est de donner une légitimité à ce qui se passe pour que nous ne nous retrouvions pas dans une situation de chaos absolu", a ajouté M. Pérès. "Il ne faut en aucun cas légitimer le terrorisme. Il faut légitimer les négociations, un processus qui fasse avancer le domaine économique. Il faut faire preuve de bonne volonté pour redonner vie aux négociations", a-t-il souligné.
Les négociations de paix qui avaient repris de manière directe début septembre sous la pression des États-Unis ont été rompues quelques semaines plus tard, Israël ayant refusé une prolongation d'un moratoire partiel sur la colonisation.
Pour renouer le dialogue, les Palestiniens réclament des références politiques claires, comme la fin de l'occupation des Territoires palestiniens occupés depuis 1967 et Jérusalem-Est pour capitale de leur futur État. Ils demandent aussi la reconnaissance de l'État palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, moyennant des échanges mineurs de territoires.
Après une visite du mémorial de la Shoah de Yad Vachem et un entretien avec les parents du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis 2006 et qui a la nationalité française, Mme Alliot-Marie devait déjeuner avec son homologue Avigdor Lieberman, chef d'un parti ultranationaliste.
Elle devait encore être reçue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et, à dîner, par le ministre de la Défense, Ehud Barak. Un entretien était également prévu le 20 janvier avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad avant un déplacement à Gaza le 21 janvier, le premier d'un chef de la diplomatie française depuis 2005.
"Je tiendrai le même discours aux deux parties", a précisé la ministre. "Si on veut une relation de confiance, il faut essayer d'avancer dans les négociations et sur des choses concrètes. La sécurité d'Israël sera d'autant plus garantie qu'un État palestinien stable existera", a-t-elle dit.
Parmi les autres sujets que devait aborder Michèle Alliot-Marie avec ses interlocuteurs figurent la crise politique au Liban et le programme nucléaire iranien.
Après Israël et les Territoires palestiniens, Michèle Alliot-Marie doit poursuivre sa tournée proche-orientale en Égypte et en Jordanie, deux pays inquiets d'une contagion de la révolution tunisienne.
AFP/VNA/CVN