Les pays de la zone euro sous pression pour augmenter leur Fonds d'aide

Les ministres des Finances de la zone euro sont sous pression pour faire avancer leurs discussions sur une possible augmentation des ressources de leur Fonds de secours, lors d'une réunion le 17 janvier qui survient après une semaine de cacophonie sur le sujet.

Ils se retrouvent le 17 janvier à partir de 16h00 GMT à Bruxelles pour leur rencontre mensuelle. Elle sera élargie le lendemain aux ministres de l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne.

Aucune décision ne devait "être prise le 17 janvier (le 17 janvier)" sur la hausse du Fonds, assure une source diplomatique européenne. Mais les discussions sur ce sujet se sont accélérées.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a mis la pression en demandant le 12 janvier aux dirigeants des pays de l'UE de décider début février au plus tard, lors d'un sommet européen, d'augmenter les capacités du dispositif. Objectif : rassurer une bonne fois pour tous les marchés en profitant de la relative accalmie dont jouissent des pays fragiles comme le Portugal et l'Espagne, qui ont obtenu un répit cette semaine après avoir plutôt réussi des émissions obligataires.

Le Fonds est actuellement doté de 440 milliards d'euros de garanties des États de la zone euro, auxquels s'ajoutent des prêts du FMI et de l'UE pour atteindre une force de frappe totale de 750 milliards d'euros. Mais du fait de garanties nécessaires pour obtenir des conditions de prêt attractives, le Fonds ne peut lever effectivement qu'environ 250 milliards d'euros, le reste devant être mis de côté. L'idée à l'étude serait donc de porter cette capacité de prêt effective à 440 milliards.

L'Allemagne, principal contributeur du dispositif, adopte sur le sujet une position ambiguë en raison des réticences de son opinion à devoir payer pour les autres pays endettés de la zone euro.

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est dit favorable à un renforcement des capacités de prêts du mécanisme. Mais au sein de la coalition gouvernementale allemande, cette option fait grincer des dents.

Le ministre libéral des Affaires étrangères Guido Westerwelle a indiqué le 16 janvier que le gouvernement ne voyait "pas à l'heure actuelle la nécessité d'augmenter" l'enveloppe. "Je n'ai pas compris les propos du président de la Commission européenne M. Barroso", a-t-il dit dans un entretien à l'édition dominicale du quotidien Tagesspiegel, "quand un Fonds n'est utilisé que dans une petite partie (10% environ avec le plan de soutien à l'Irlande fin 2010, ndlr), il n'y a pas de raison de discuter de son augmentation", selon lui.

José Manuel Barroso a rétorqué qu'il avait le devoir "de défendre le bien de l'Europe", dans une interview parue le 17 janvier dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "J'attends des dirigeants politiques allemands qu'ils acceptent le rôle de la Commission", a-t-il ajouté.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s'est prononcé en faveur d'un montant deux fois plus important des ressources totales disponibles, à 1.500 milliards d'euros, dans un entretien. Selon lui, les discussions en cours en Europe portent sur de tels montants.

Le doublement du Fonds est "une option" envisagée, même s'il y a "aussi d'autres options imaginables", confirme une source diplomatique européenne.

Les Européens envisagent en effet aussi de doter le Fonds d'outils nouveaux, comme la possibilité de racheter sur les marchés de la dette publique, à l'instar de ce que fait actuellement la Banque centrale européenne.

À l'étude également : l'octroi de lignes de crédit à court terme et une baisse des taux d'intérêt des prêts accordés par rapport à ce qui a été décidé pour la Grèce et l'Irlande.

AFP/VNA/CVN

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