Les constructeurs allemands avides de conquérir le marché américain

Les constructeurs automobiles allemands, à la traîne de leurs concurrents américains, japonais et coréens aux États-Unis, comptent bien profiter du salon de Detroit pour marquer des points sur un marché américain en pleine reprise.

Porsche, Volkswagen et sa marque Audi, Mercedes-Benz, BMW : tous les grands noms du luxe allemand sont de retour, après que Porsche a boudé Detroit pendant quatre ans. "Porsche est de retour à Detroit, et en force", a martelé lundi son tout nouveau patron Matthias Müller lors de la présentation d'un nouveau modèle, le 918 RSR, un coupé basé sur le 918 Spyder. "Jamais les constructeurs allemands ne se sont montrés aussi sûrs d'eux-mêmes à Detroit que pour cette édition 2011", constate l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer.

Leur assurance peut s'appuyer sur la reprise du marché automobile américain (+ 11% l'an dernier de véhicules vendus, à 11,6 millions) et sur une progression de leurs ventes encore plus forte.

La marque Volkswagen a vu ses ventes croître de 18% en 2010, Audi a connu une hausse de 23%, Mercedes-Benz de 14%, BMW de 9,9% et Porsche a enregistré un bond de 29%.

L'année 2011 devrait également être un bon cru, pronostique Matthias Wissmann, président de la fédération automobile allemande (VDA).

Il s'attend à une hausse des ventes aux États-Unis d'environ 11% et dans ce cas "nous pourrons atteindre notre objectif de vendre un million d'unités cette année", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à Detroit.

Les Allemands profitent de la bonne santé du segment "premium", pris au sens large et qui pourrait représenter d'ici 2015 un quart des ventes aux États-Unis, selon M. Dudenhöffer.

Près de la moitié des voitures de luxe vendues aux États-Unis sont déjà allemandes, s'est félicité M. Wissmann.

Si leurs grosses berlines se vendent bien, les constructeurs allemands n'ont pour autant aucune raison de pavoiser. Leur part de marché cumulée (marques VW, Audi, BMW, Mini, Mercedes, Smart et Porsche), si elle a progressé au cours des dernières années, n'atteint que 7,6%.

Le marché reste en effet dominé par les "sept importants", comme les nomme M. Dudenhöffer, c'est-à-dire les "Big Three" américains (GM, Ford, Chrysler) et les japonais et coréens.

Ceci n'a pourtant pas toujours été le cas. Volkswagen par exemple avait rencontré un succès phénoménal avec sa Coccinelle après-guerre, qui s'est toutefois érodé au fil du temps. Le groupe "était devenu un acteur marginal", a reconnu le 9 janvier son responsable pour les États-Unis Jonathan Browning, faute de proposer des produits adaptés.

"Ce n'est plus acceptable", a-t-il ajouté.

Pour inverser la vapeur et reconquérir ce marché, VW mise sur sa nouvelle Passat développée spécialement pour les États-Unis. Elle sera produite dans sa toute nouvelle usine de Chattanooga (Tennessee) où le groupe a investi un milliard de dollars. Le constructeur allemand n'avait plus de site de production sur le sol américain depuis 1988.

AFP/VNA/CVN

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