Les marchés mondiaux replongent

Les marchés mondiaux ont brusquement rechuté le 2 septembre, déprimés par les pires chiffres de l'emploi depuis un an aux États-Unis et par un regain d'inquiétude concernant le plan de sauvetage de la Grèce.

Après deux semaines d'accalmie relative, les Bourses européennes et Wall Street ont piqué du nez en apprenant que l'économie américaine n'avait créé aucun emploi nouveau en août, et que le taux de chômage aux États-Unis se maintenait pour le même mois au niveau très élevé de 9,1%.

À New York, le Dow Jones a chuté de 2,20%, effaçant tous les gains enregistrés en début de semaine, et le Nasdaq de 2,58%.

La Bourse de Paris a terminé sur une dégringolade de 3,59%. Francfort a lâché 3,36%, Londres 2,34%, Milan 3,89% et Madrid 3,40%. "Quatre journées de faux calme, c'était trop, le marché est de nouveau entré dans une phase de panique", a commenté Soledad Pellon, analyste chez IG Markets à Madrid.

Les chiffres de l'emploi aux États-Unis sont les plus mauvais depuis ceux de septembre 2010, mois au cours duquel l'économie américaine avait détruit plus d'emplois qu'elle n'en avait créés.

"Les chiffres publiés sont très décevants, ils ravivent les craintes d'un retour en récession de l'économie américaine et renforcent la probabilité de voir la Réserve fédérale américaine adopter des stimulants monétaires", a jugé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets à Londres.

Des craintes sur la 2e plan de sauvetage pour la Grèce

À ce nouveau signe d'essoufflement de la première économie mondiale s'est ajoutée une série de craintes concernant la mise en œuvre du deuxième plan de sauvetage international de la Grèce, destiné à éviter la faillite du pays, hypothèse catastrophique pour toute la zone euro.

Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu que le pays ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l'aggravation de la récession. "Une telle annonce remet en cause le second plan de sauvetage qui a été annoncé le 21 juillet. Il ne pourra pas être mis en place si le pays est incapable d'instaurer des plans de rigueur rapidement efficaces", s'est inquiété Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse à Paris.

Renforçant leur pression sur Athènes, les représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont quitté la capitale grecque et ont donné dix jours au gouvernement pour faire avancer les réformes structurelles.

Pour ne rien arranger, la Finlande a réitéré sa volonté d'obtenir une garantie d'Athènes pour prix de sa participation au plan.

Comme au cours de la tempête boursière du mois d'août, les actions des banques, exposées à la dette souveraine de la zone euro, ont été soumises à rude épreuve. Les françaises Crédit Agricole et Société Générale ont respectivement plongé de 7,38% et 6,65%. L'allemande Deutsche Bank a dévissé de 5,93%, l'italienne UBI Banca de 6,48% et l'espagnole Santander de 4,84%.

Cette dégringolade bancaire "confirme que le secteur financier au sens large reste dans le viseur de nombreux investisseurs et spéculateurs", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat. "Pour un oui ou pour un non, avec des raisons plus ou moins fondées, et souvent moins que plus", le secteur subit des "volatilités assez fortes", a-t-il ajouté.

La nouvelle débandade boursière a accéléré la ruée des investisseurs vers les valeurs les plus sûres, comme les obligations d'État des pays bénéficiant du "triple A" décerné par les agences de notation. Le taux à dix ans du Bund allemand s'est inscrit en séance à 2,006%, son plus bas niveau historique.

Celui du bon du Trésor américain à 10 ans a fini sous les 2%, proche de son record de faiblesse de la mi-août, alors que le pays n'est plus noté "AAA" par Standard & Poor's.

AFP/VNA/CVN

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