La France annonce un plan d'austérité de 12 mds d'EUR

Confrontée à la crise financière et une croissance en baisse, la France a annoncé le 24 août un vaste plan d'austérité qui rapportera 12 milliards d'euros de recettes supplémentaires à l'État en 2011 et 2012 et lui permettra de tenir ses engagements en matière de déficit.

"Le seuil de tolérance à l'endettement est désormais dépassé", a fait valoir le Premier ministre François Fillon lors d'une conférence de presse où il a détaillé le plan d'austérité à l'issue d'une ultime réunion d'arbitrage présidée par le président Nicolas Sarkozy.

Parmi les multiples mesures du plan anti-déficit, deux au moins marquent une inflexion sinon un tournant dans la politique de Nicolas Sarkozy, à seulement huit mois de l'élection présidentielle de 2012.

Il s'agit d'une taxe exceptionnelle sur les revenus des ménages les plus aisés et d'allègements de charges moins avantageux pour les entreprises sur les heures supplémentaires, emblématiques du slogan "Travailler plus pour gagner plus" cher au candidat Sarkozy à la présidentielle de 2007. Mais pour 2011 comme pour 2012, le gouvernement n'attend plus que 1,75% de croissance annuelle, loin des 2% et plus encore des 2,25% attendus jusque-là pour cette année et la suivante. Cette révision était anticipée par les analystes alors que la croissance mondiale s'affaisse et que celle de la France était nulle au deuxième trimestre.

La fiscalité sur l'alcool et le tabac sera alourdie et, grande nouveauté, les sodas seront rangés à la même enseigne, au nom de la lutte contre l'obésité. À peine annoncée, le puissant lobby des fabricants a jugé cette mesure "inacceptable".

L'ensemble du plan anti-déficit doit se traduire dès cette année par un milliard d'euros de recettes fiscales supplémentaires. Mais le gros des effets est attendu en 2012 avec 11 mil-liards d'économies et recettes additionnelles.

La France a "officiellement plongé dans l'austérité", a réagi le Parti socialiste (opposition). Le plan anti-déficits a aussi été critiqué par les syndicats, la CFDT dénonçant un plan "déséquilibré" au détriment des salariés et FO une "logique économique (...) sous la tutelle des marchés".

Autre mesure critiquée, la "taxe exceptionnelle" de 3% sur les revenus du travail et du capital des ménages les plus aisés, quand ils dépassent 500.000 euros par an. Cette mesure prendra fin lorsque le déficit de la France aura été ramené à moins de 3% du PIB, objectif visé pour 2013.

Cette contribution, qui ne rapportera que 200 millions par an, est déjà jugée "cosmétique" par les économistes. "C'est une mesure de solidarité. Il y a une situation difficile, tout le monde doit faire des efforts... Il faut pour que tout le monde accepte cet effort, que les plus riches soient mis à contribution", a justifié François Fillon un peu plus tard sur la chaîne de télévision TF1.

La cure d'austérité qui s'annonce est aussi le prix à payer pour conserver durablement le "triple A" de la France et éviter à la zone euro un nouveau séisme financier comme celui provoqué par la dégradation de la note américaine de AAA à AA+ par une agence le 5 août et par la crise grecque. "Je n'ai pas d'inquiétude sur la notation de la France", a dit M. Fillon sur TF1.

Les premières mesures anti-déficit seront vraisemblablement adoptées par le parlement lors de la session extraordinaire convoquée le 6 septembre pour examiner le nouveau plan européen d'aide à la Grèce.

Avant la France, d'autres pays européens, les plus vulnérables de la zone euro, ont déjà annoncé des plans d'austérité.

AFP/VNA/CVN

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