Les expulsions des indignés se multiplient aux États-Unis

Les autorités américaines ont porté un nouveau coup aux anti-Wall Street en démantelant dans la nuit deux de leurs plus gros campements à Los Angeles et Philadelphie, deux semaines après l'évacuation des manifestants new-yorkais à l'origine du mouvement.

Au total, quelque 350 personnes ont été arrêtées au cours de ces expulsions qui marquent un nouveau coup dur pour le mouvement, qui peine à trouver un second souffle depuis son apparition à New York le 17 septembre.

Cependant, les militants anti-capitalistes des villes californiennes San Diego, Los Angeles et Oakland, dont le port avait dû être fermé il y a deux semaines en raison d'une action, ainsi que de Portland (Oregon, Nord-Ouest), Tacoma et Seattle (État de Washington) ont annoncé une journée d'action le 12 décembre lors de laquelle ils comptent fermer les ports.

Cette journée d'action "contre les attaques coordonnées au niveau national contre le mouvement Occupy" sera également suivie à Vancouver, au Canada, ont-ils indiqué.

À New York, coeur symbolique du mouvement, les manifestants ont dû quitter le square Zuccotti il y a deux semaines. Ils se retrouvent encore pour des manifestations ponctuelles mais la dernière remonte au 23 novembre. Sur leur site Internet, les manifestants confient "chercher désespérément des abris".

À Oakland ou à Portland des campements de protestataires ont également été démontés à la mi-novembre.

Dans la capitale Washington en revanche, les anti-Wall Street occupent toujours deux camps non loin de la Maison Blanche, mais des rumeurs commencent à courir parmi les médias locaux et les manifestants, à propos d'une note des autorités évoquant "l'augmentation des incidents" et qui serait le signe annonciateur d'une prochaine expulsion.

Plutôt confiants, les anti-Wall Street de la capitale se préparent pourtant à passer l'hiver sous leurs tentes.

À Los Angeles, environ 500 personnes étaient présentes au moment de l'intervention de la police dans la nuit de mardi à mercredi. Le démantèlement du camp est finalement intervenu 48 heures après l'expiration d'un ultimatum fixé par le maire.

Peu après minuit (08h00 GMT le 30 novembre), les forces de l'ordre ont annoncé avec des mégaphones que le campement était désormais considéré comme illégal, et que les manifestants devaient quitter les lieux "immédiatement" sous peine d'être interpellés.

Après avoir passé des heures à se demander d'où les policiers surgiraient, les anti-Wall Street ont finalement vu les forces de l'ordre sortir directement des locaux de l'hôtel de ville, pendant que leurs collègues qui cernaient les manifestants procédaient à de premières arrestations.

L'opération s'est ensuite poursuivie dans le calme et les policiers se sont mis à démonter les tentes.

Quelque 1.400 policiers ont été réquisitionnés et ont arrêtés 292 manifestants, a indiqué le maire de la ville Antonio Villaraigosa qui s'est dit très "fier" du déroulement pacifique des opérations.

À peu près au même moment, à l'autre bout du pays, la police a également démantelé un campement à Philadelphie (Pennsylvanie, Est). La police a arrêté 52 personnes, a indiqué un porte-parole des forces de l'ordre.

À Philadelphie comme à Los Angeles, les policiers étaient suivis par des camions poubelles, pour emporter les tentes, bâches et pancartes accumulées dans les deux campements. Quelques échauffourées ont éclaté au cours de ces deux opérations, mais elles se sont déroulées dans l'ensemble dans le calme.

À Phoenix, en Arizona (Sud-Ouest), la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants et six personnes ont été arrêtées.

AFP/VNA/CVN

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