Reprise des pourparlers Serbie-Kosovo

Les pourparlers entre Belgrade et Pristina ont repris le 30 novembre à Bruxelles malgré un regain de tension dans le Nord du Kosovo qui pourrait priver la Serbie du statut de candidat à l'Union européenne (UE).

La kosovare Edita Tahiri et son homologue serbe Borko Stefanovic ont notamment tenté de s'entendre sur la gestion des postes-frontières du Nord du Kosovo, théâtre le 28 novembre de heurts entre Serbes du Kosovo et la Force de l'OTAN au Kosovo (Kfor) d'une ampleur sans précédent depuis l'été.

Sur ce point, "de bons progrès ont été réalisés", et les négociateurs ont décidé de se revoir hier en fin de matinée pour en discuter avec d'autres sujets, a précisé une source proche des pourparlers.

Les ministres européens des Affaires étrangères, qui se retrouvaient également le 1er décembre à Bruxelles, devaient suivre avec attention le déroulement des négociations, dont l'issue pourrait déterminer l'octroi par l'UE du statut de candidat à la Serbie, à l'occasion du sommet européen du 9 décembre.

Mais le regain de tension au nord du Kosovo a douché ces espoirs. Selon un diplomate européen, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne notamment "ont besoin de davantage de preuves que la Serbie est en train de normaliser ses relations avec le Kosovo".

Berlin en particulier insiste pour que Belgrade joue de son influence pour apaiser les tensions parmi la population serbe du Nord du Kosovo.

"Le gouvernement serbe veut obtenir le statut de candidat. En ce moment, chaque jour, il s'en éloigne davantage", a ainsi observé le 30 novembre à Bruxelles le ministre allemand de la Défense, Thomas De Maizière. Il a également estimé que la forte influence de la Serbie sur la population du Nord du Kosovo "devrait être davantage utilisée pour parvenir à une évolution pacifique de la situation".

Des pressions rejetées par le négociateur serbe Borko Stefanovic qui a affirmé vouloir se "concentrer sur la résolution de ces problèmes en dehors de toute pression, que nous obtenions ou pas le statut de candidat" à l'UE.

"Le statut de candidat est important pour notre pays, mais ce n'est pas la raison principale pour laquelle nous menons ces pourparlers" avec Pristina, a-t-il assuré.

Ils restent ardus et tant Mme Tahiri que M. Stefanovic ont paru camper sur leurs positions à leur arrivée à Bruxelles.

L'un des principaux désaccords porte sur la nature des passages entre le Kosovo et la Serbie, à l'origine de la tension dans le Nord du Kosovo.

L'UE propose une "gestion frontalière intégrée" pour ces passages, qui seraient administrés à la fois par la Serbie et le Kosovo, sous la supervision de la Mission européenne au Kosovo (Eulex).

"Il y a toujours des différences conceptuelles", a déploré Edita Tahiri. Belgrade refuse en effet que ces passages soient des postes frontaliers entre deux États, la Serbie ne reconnaissant pas l'indépendance du Kosovo.

Pristina considère au contraire que ces passages doivent être de véritables postes frontaliers.

"La gestion frontalière intégrée signifie une coopération entre deux États", a martelé Mme Tahiri, tandis que M. Stefanovic s'est dit prêt à un "compromis", tout en affirmant qu'il resterait fidèle "à la Constitution", c'est-à-dire à l'intégrité territoriale de la Serbie.

Entamé en mars, le dialogue entre la Serbie et le Kosovo n'a abouti "qu'à produire du papier" sans résultats concrets, a déploré Mme Tahiri.

AFP/VNA/CVN

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