Position américaine La conférence de Bonn est "dans l'intérêt du Pakistan"

Le gouvernement américain a essayé le 29 novembre de convaincre le Pakistan de renoncer à son boycottage de la prochaine conférence de Bonn sur l'Afghanistan, notant que la participation à cette conférence est dans le propre intérêt d'Islamabad.

"Nous pensons qu'il est important de noter que cette conférence porte, comme vous dites, sur l'Afghanistan, sur son avenir et sur la construction d'un Afghanistan plus sûr et plus prospère dans la région", a indiqué M. Toner lors d'un point de presse. "Et il est donc tout à fait dans l'intérêt du Pakistan de participer à cette conférence", a-t-il ajouté.

Le Pakistan a "un rôle essentiel" à jouer dans la recherche de la paix chez son voisin, a exposé M. Toner, après qu'Islamabad, outré par une bavure de l'OTAN, a annoncé son retrait de la conférence.

Malgré les questions, M. Toner s'est abstenu de dire si Washington "regrettait" l'annonce pakistanaise. Une façon d'indiquer qu'à six jours de la conférence, tout n'est pas encore joué.

M. Toner a fait ces remarques suite à l'annonce faite par Islamabad pour boycotter la conférence en signe de protestation contre un récent raid aérien de l'OTAN qui a tué 24 soldats pakistanais.

La conférence est prévue pour le 5 décembre pour discuter de l'avenir de l'Afghanistan après le retrait des troupes de l'OTAN et des possibilités de négociations avec les talibans.

M. Toner a noté que 85 pays et 15 organisations internationales participeront à la conférence de Bonn.

Les frappes de l'OTAN sur des soldats pakistanais ont provoqué la fureur d'Islamabad, qui a décidé de fermer immédiatement les lignes de ravitaillement de l'OTAN au Pakistan et a donné 15 jours aux États-Unis pour évacuer une base aérienne importante qu'ils ont utilisée depuis longtemps dans la province de Balochistan (Sud-Ouest du Pakistan).

Le Premier ministre pakistanais Syed Yusuf Raza Gilani a déclaré le 28 novembre que les relations de son pays avec les États-Unis ne pourraient se poursuivre qu'avec le respect mutuel et dans l'intérêt mutuel.

Les relations américano-pakistanaises ont été affaiblies par une série de disputes entre les deux pays, dont notamment le raid américain effectué en secret en mai dernier, qui a tué Ossama Ben Laden.

Le Pakistan voit dans la mort de 24 de ses soldats et le raid secret américain une violation de sa souveraineté, alors que Washington a toujours reproché au Pakistan de ne pas coopérer suffisamment dans la lutte contre le terrorisme.

Merkel "très affligée" par le boycott pakistanais

La chancelière allemande Angela Merkel, quant à elle, s'est dite "très affligée" par le boycott pakistanais de la conférence internationale sur l'Afghanistan prévue le 5 décembre à Bonn (Allemagne), tout en espérant qu'Islamabad puisse revoir sa décision. "Nous sommes naturellement très affligés" par ce boycott, "nous allons voir s'ils peuvent revenir sur cette décision", a dit la chancelière lors d'un point presse avec le roi de Jordanie Abdallah II à Berlin.

"Je comprends l'inquiétude du Pakistan après la mort de personnes causée par les troupes de l'OTAN. Mais cette inquiétude ne doit pas masquer le fait que la conférence sur l'Afghanistan est une conférence très importante", a-t-elle déclaré. Car, a-t-elle souligné, l'objectif de cette conférence est de faire progresser "le processus politique" en Afghanistan.

En soirée, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a affirmé que Berlin était en contact avec le gouvernement pakistanais et a souligné qu'une non-participation d'Islamabad serait un "échec".

XINHUA-AFP/VNA/CVN

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