Au deuxième trimestre (juillet à septembre) de l'année budgétaire 2011-2012, l'Inde a enregistré une croissance sur un an de 6,9%, loin des 7,7% du premier trimestre et des 8,4% enregistrés au deuxième trimestre l'an dernier.
La dernière fois que la croissance de la troisième puissance économique d'Asie s'était repliée sous la barre des 7% remonte au premier trimestre 2009, lorsque les économies des pays occidentaux sortaient peu à peu de la crise financière mondiale.
Sur les six premiers mois de l'année, le Produit intérieur brut (PIB) a progressé de 7,3%, contre 8,6% l'an dernier à la même période.
"Il y a un net ralentissement de l'activité économique, provoqué en grande partie par la chute de la production industrielle", a commenté un économiste du Crédit Agricole, Dariusz Kowalczyk. La production industrielle a progressé de 2,7% sur le trimestre, en net déclin par rapport aux 7,2% enregistrés au trimestre précédent.
La Reserve Bank of India (RBI), a relevé 13 fois ses taux depuis mars 2010 pour tenter d'enrayer l'inflation, proche de 10%, sans atteindre jusqu'à présent son objectif.
Face aux critiques et à l'inquiétude du milieu des affaires, la RBI a toutefois annoncé qu'elle ne relèverait pas ses taux d'ici la fin de l'année. Alors qu'elle pensait retrouver d'ici à mars 2012 le "chiffre magique" de 9% de croissance annuelle, un rythme perdu depuis la crise financière mondiale, l'Inde est contrainte, mois après mois, de réviser à la baisse ses ambitions.
Le ministre des Finances, Pranab Mukherjee, a récemment reconnu que des "nuages noirs" sur l'économie mondiale assombrissaient les perspectives indiennes, admettant qu'une croissance de 8% serait "un motif de contentement".
La RBI s'attend désormais à une croissance de 7,6% mais de nombreux économistes indépendants prédisent un chiffre de l'ordre de 7%, voire moins. Lors de la précédente année budgétaire, l'Inde avait affiché une croissance de 8,5%.
AFP/VNA/CVN