Le poste de président de l'Union doit mettre fin, au moins au plus haut niveau, à la valse des présidences semestrielles tournantes et donner un visage et une voix à l'Europe.
"Si l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair se porte candidat, nous serons très heureux de le soutenir", a déclaré le Premier ministre britannique Gordon Brown mercredi, qui compte faire campagne à Bruxelles.
Mais plusieurs pays ne veulent pas d'un candidat qui a approuvé la guerre en Irak et est issu d'un pays qui n'appartient pas à la zone euro et à l'espace Schengen.
Doyen des sommets européens, président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker fait valoir son engagement européen sans faille. Mais son nom ne fait pas non plus l'unanimité. Le président français Nicolas Sarkozy avait critiqué son manque de réactivité face à la crise et Londres le juge dangereusement fédéraliste.
Pour que ce poste voie le jour, il faudra d'abord que le traité de Lisbonne entre bien en vigueur. Un accord entre les 27 pays de l'UE semble se dessiner lors du sommet pour lever le dernier obstacle posé par le président tchèque Vaclav Klaus, eurosceptique, pour ratifier ce traité.
Alors que la Cour constitutionnelle tchèque pourrait se prononcer le 3 novembre sur un recours contre le traité déposé par des sénateurs eurosceptiques, les dirigeants européens paraissent disposés à accepter que Prague bénéficie - comme la Grande-Bretagne et la Pologne - d'une clause dérogatoire à l'application de la Charte des droits fondamentaux.
M. Klaus craint que cette Charte puisse contraindre son pays à restituer leurs biens aux Allemands des Sudètes expulsés en 1945.
Dans un autre domaine, côté programme officiel, les dirigeants européens vont chercher à surmonter leurs divisions sur le climat, à 6 semaines de la conférence mondiale de Copenhague.
La discussion porte sur l'aide aux pays pauvres pour financer la lutte contre le réchauffement climatique, et la répartition de l'effort financier entre pays de l'Union.
La Pologne et 8 autres pays d'Europe de l'Est (Hongrie, République tchèque, Bulgarie, Slovaquie, Roumanie, Slovénie, Lettonie et Lituanie) refusent qu'on privilégie le critère de la pollution pour partager la facture. Car cela les désavantagerait.
La Grande-Bretagne s'est dite prête à payer de sa poche un milliard d'euros par an. L'Allemagne ne juge pas utile quant à elle de chiffrer les engagements avant le sommet de Copenhague.
AFP/VNA/CVN