Nucléaire : l'Iran accepte le "cadre" de l'accord de Vienne

L'Iran accepte le "cadre" du projet d'accord international prévoyant le transfert d'une partie de son uranium faiblement enrichi à l'étranger pour obtenir du combustible, mais réclame d'"importants changements".

"L'Iran accepte le cadre général du projet d'accord mais veut d'importants changements", a déclaré une source proche des négociations, citée le 27 octobre par la télévision iranienne Al-Alam, une chaîne arabophone.

Cette source a ajouté que l'Iran donnerait sa réponse officielle "dans les prochaines 48 heures" au projet d'accord proposé le 21 octobre par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui vise à apaiser les inquiétudes des grandes puissances sur la nature des activités nucléaires iraniennes.

De Luxembourg, où il participait à une réunion avec ses homologues européens, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a estimé que les "changements importants" demandés par l'Iran n'étaient "pas un bon signe". Washington, Moscou et Paris ont approuvé vendredi dernier la proposition de l'AIEA. Selon des diplomates occidentaux, ce projet prévoit que l'Iran livre, d'ici fin 2009, 1.200 kg d'uranium enrichi à moins de 5% pour le faire enrichir à 19,75% en Russie, avant que la France n'en fasse des "cœurs nucléaires" pour le réacteur de recherche de Téhéran, qui opère sous surveillance de l'AIEA.

Les "changements" évoqués le 27 octobre pourraient porter sur les modalités de livraison et la quantité d'uranium livrée, plusieurs responsables iraniens ayant rejeté l'idée de livrer un volume aussi important, sur un stock total d'environ 1.500 kg.

Le secrétaire du Conseil de discernement, Mohsen Rezaï, un ancien chef des Gardiens de la révolution, avait ainsi déclaré que Téhéran devait conserver 1.100 kilos d'uranium enrichi.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a loué mardi le soutien apporté par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite à Téhéran, au programme nucléaire iranien, selon le site de la présidence de la République iranienne.

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian, publié le 26 octobre, M. Erdogan estime que l'Iran est traité de façon injuste sur son programme nucléaire et qualifie de "folie" l'hypothèse d'une frappe militaire sur ses infrastructures nucléaires. Le programme nucléaire de Téhéran est pacifique, a-t-il assuré.

Les États-Unis s'attendent à ce que l'Iran donne sa réponse à l'offre de l'AIEA d'ici quelques jours, mais ne souhaitent pas s'exprimer sur les "importants changements" du projet d'accord réclamés par Téhéran le 27 octobre. "Nous attendons une réponse à l'AIEA" de la part de l'Iran, a dit Ian Kelly, le porte-parole du département d'État, le 27 octobre.

AFP/VNA/CVN

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