Irak : pas d'accord sur la loi électorale malgré les efforts de l'ONU

Les chefs des groupes parlementaires irakiens ont échoué une nouvelle fois le 27 octobre dans leurs tentatives de trouver un accord sur une loi électorale, indispensable à la tenue d'élections le 16 janvier, en dépit de l'entrée en scène de l'ONU, selon un député ayant assisté aux débats.

Le représentant spécial de l'ONU en Irak, Ad Melkert, qui a assisté à une réunion des principaux chefs des groupes parlementaires, a fait une proposition pour surmonter le principal obstacle, à savoir la question de la région pétrolière de Kirkouk, a dit ce parlementaire qui a tenu à garder l'anonymat.

Il a proposé que les élections aient lieu à Kirkouk en même temps que dans le reste du pays en prenant en compte, exceptionnellement et pour ce scrutin uniquement, la liste des inscrits en 2009 comme l'exigent les Kurdes.

Après le scrutin, cette liste électorale serait révisée pour tenir compte de l'opposition des Arabes et des Turcomans.

Les Kurdes exigent d'être majoritaires dans les instances dirigeantes de la province de Kirkouk (quelque 900.000 habitants), qu'ils veulent annexer à leur région autonome, alors que les Arabes et les Turcomans accusent ces derniers de s'y installer en masse pour modifier l'équilibre démographique.

Pour leur part, les Kurdes accusent les Arabes d'avoir agi de la même façon dans certains secteurs à majorité kurde de la province de Ninive (Nord).

La proposition de l'ONU est totalement différente de celle avancée lundi lors de la réunion à laquelle participaient notamment le président Jalal Talabani (kurde), le Premier ministre Nouri al-Maliki (chiite) et le président du parlement Iyad al-Samarraï (sunnite) ainsi que d'autres responsables.

Selon Abdel Hadi al-Hassani, du parti Dawa (de M. Maliki), 3 propositions ont été faites pour Kirkouk : reporter les élections dans ce gouvernorat, revenir à la liste électorale de 2004 ou créer 2 circonscriptions, l'une kurde et l'autre arabe et turcomane.

Le député kurde Mahmoud Othman a refusé ces propositions. "Je ne pense pas que nous allons accepter la proposition de revenir aux listes électorales de 2004 et 2005. Des dizaines de familles (kurdes) ont été expulsées et nous ne pouvons pas faire l'impasse", a-t-il dit. Il est en revanche ouvert à la proposition de l'ONU.

Le porte-parole de l'ONU à Bagdad, Said Arikat, a souligné que le message des Nations unies "n'était pas une proposition mais est venu dans le cadre de la discussion. Il y a eu un grand débat auquel l'ONU était partie prenante", a-t-il dit.

"Nous avons insisté sur la nécessité de faire passer la loi car c'est essentiel de tenir les élections le 16 janvier. Chaque jour qui passe sans que la loi soit adoptée met en cause la calendrier politique", a-t-il ajouté.

Selon un porte-parole des États-Unis, "l'ambassadeur Christopher Hill et d'autres diplomates américains suivent de très près les discussions au parlement".

"Nous exhortons les dirigeants politiques irakiens à surmonter leurs différences dans l'intérêt du peuple irakien", a-t-il dit dans un communiqué.

AFP/VNA/CVN

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