Le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, s'est fait longuement l'avocat de l'ancien Premier ministre travailliste pour ces fonctions prévues par le traité de Lisbonne, en marge d'une réunion à Luxembourg avec ses col-lègues de l'UE.
"Si M. Blair est candidat, il représentera un bon choix. Il est convaincant, c'est un vrai Européen et il sait rassembler des coalitions", a dit M. Miliband, qui avait entamé la campagne dimanche sur les ondes de la BBC, avant de la poursuivre à Luxembourg.
"Le Traité de Lisbonne nous donne l'occasion et la responsabilité de jouer un rôle important au niveau mondial. Nous avons besoin d'un leadership fort pour y parvenir", a-t-il insisté.
Mais cette candidature est loin de faire l'unanimité. Longtemps consi-déré comme le grand favori, l'ancien Premier ministre britannique a vu son étoile pâlir au fil des semai-nes.
Les 3 pays du Benelux et l'Autriche lui sont opposés. Des députés européens ont même commencé à faire circuler la semaine dernière une pétition contre lui. L'Allemagne ne semble guère prête à le soutenir.
Enfin, il semble avoir été lâché par le président français Nicolas Sarkozy, qui a qualifié de "problème" pour sa candidature le fait que le Royaume-Uni n'appartienne pas à la zone euro. Ce qui n'a pas empêché le ministre des Affaires étran-gères français Bernard Kouchner d'affirmer lundi : "Moi-même, votre humble serviteur, je soutiens Tony Blair".
M. Miliband, dont le nom est lui-même souvent cité pour le poste de haut représentant ("ministre") des Affaires étrangères de l'Union -un poste que l'intéressé a décliné- a répondu que M. Blair, par sa stature, pourrait parler d'égal à égal avec les États-Unis ou la Chine.
"Nous devons songer à l'avenir d'une Europe plus unie, pas au passé qui a divisé les Européens", a dit M. Miliband à ceux qui critiquent le soutien sans faille de Tony Blair à la guerre en Irak.
Les discussions sur les candidats pour les 2 postes créés par le traité de Lisbonne pourraient commencer dès le Sommet des chefs d'État et de gouvernements des 27 demain et vendredi à Bruxelles, a indiqué la ministre suédoise des Affaires européennes, Cecilia Malmström, dont le pays préside l'UE. Pour peu que les réserves tchèques soient bien levées, "il y a aura du temps pour des consultations et un premier débat lors du sommet" à ce sujet, a-t-elle souligné.
Pour autant, un sommet informel extraordinaire pourrait être convoqué en novembre si la décision de la Cour constitutionnelle tchèque se faisait attendre, ont indiqué plusieurs diplomates.
AFP/VNA/CVN