Blair à la tête de l'UE : Londres contre-attaque

Le gouvernement britannique a clairement mis en orbite le 26 octobre la candidature de Tony Blair au poste de président de l'Union européenne, malgré ses chances déclinantes à 3 jours d'un sommet des dirigeants européens.

Le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, s'est fait longuement l'avocat de l'ancien Premier ministre travailliste pour ces fonctions prévues par le traité de Lisbonne, en marge d'une réunion à Luxembourg avec ses col-lègues de l'UE.

"Si M. Blair est candidat, il représentera un bon choix. Il est convaincant, c'est un vrai Européen et il sait rassembler des coalitions", a dit M. Miliband, qui avait entamé la campagne dimanche sur les ondes de la BBC, avant de la poursuivre à Luxembourg.

"Le Traité de Lisbonne nous donne l'occasion et la responsabilité de jouer un rôle important au niveau mondial. Nous avons besoin d'un leadership fort pour y parvenir", a-t-il insisté.

Mais cette candidature est loin de faire l'unanimité. Longtemps consi-déré comme le grand favori, l'ancien Premier ministre britannique a vu son étoile pâlir au fil des semai-nes.

Les 3 pays du Benelux et l'Autriche lui sont opposés. Des députés européens ont même commencé à faire circuler la semaine dernière une pétition contre lui. L'Allemagne ne semble guère prête à le soutenir.

Enfin, il semble avoir été lâché par le président français Nicolas Sarkozy, qui a qualifié de "problème" pour sa candidature le fait que le Royaume-Uni n'appartienne pas à la zone euro. Ce qui n'a pas empêché le ministre des Affaires étran-gères français Bernard Kouchner d'affirmer lundi : "Moi-même, votre humble serviteur, je soutiens Tony Blair".

M. Miliband, dont le nom est lui-même souvent cité pour le poste de haut représentant ("ministre") des Affaires étrangères de l'Union -un poste que l'intéressé a décliné- a répondu que M. Blair, par sa stature, pourrait parler d'égal à égal avec les États-Unis ou la Chine.

"Nous devons songer à l'avenir d'une Europe plus unie, pas au passé qui a divisé les Européens", a dit M. Miliband à ceux qui critiquent le soutien sans faille de Tony Blair à la guerre en Irak.

Les discussions sur les candidats pour les 2 postes créés par le traité de Lisbonne pourraient commencer dès le Sommet des chefs d'État et de gouvernements des 27 demain et vendredi à Bruxelles, a indiqué la ministre suédoise des Affaires européennes, Cecilia Malmström, dont le pays préside l'UE. Pour peu que les réserves tchèques soient bien levées, "il y a aura du temps pour des consultations et un premier débat lors du sommet" à ce sujet, a-t-elle souligné.

Pour autant, un sommet informel extraordinaire pourrait être convoqué en novembre si la décision de la Cour constitutionnelle tchèque se faisait attendre, ont indiqué plusieurs diplomates.

AFP/VNA/CVN

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