Grèce
Les dirigeants de la zone euro face à des propositions d'Athènes encore insuffisantes

Les dirigeants de la zone euro étaient réunis le soir du 22 juin à Bruxelles pour examiner en urgence de nouvelles propositions de la Grèce, jugées encourageantes mais pas encore suffisantes pour arracher un accord qui éviterait un défaut de paiement d'Athènes aux conséquences imprévisibles.

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"Mon but est d'avoir un accord d'ici la fin de la semaine. Nous travaillons pour cela jour et nuit", a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à son arrivée à ce sommet extraordinaire.

"Ce soir, il n'y aura pas de décision formelle mais ça doit ouvrir la voie à un accord le plus vite possible", a également souligné le président français François Hollande.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras (droite) et son ministre des Finances, Yanis Varoufakis (centre), accueillis par le président du Conseil européen, Donald Dusk, le 22 juin à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce sommet a été convoqué face à l'impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, qui rapprochent chaque jour un peu plus le pays du défaut de paiement.

Athènes doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin, un paiement qu'elle ne peut honorer sans la reprise de l'aide financière de ses créanciers (7,2 milliards d'euros). Pour cela, un accord est nécessaire avec eux sur une série de réformes et de mesures budgétaires.

Les dernières propositions faites par Athènes, et envoyées dans la nuit du 21 au 22 juin, ont suscité une lueur d'espoir. La Grèce a fait le 22 juin "ses premières vraies propositions depuis de nombreuses semaines", a estimé le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Elles constituent "une base pour reprendre les discussions et obtenir un résultat dans les jours qui viennent", a assuré le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après une réunion expéditive des ministres des Finances de la zone euro en milieu de journée.

Cette réunion avait été convoquée pour préparer le sommet des chefs d'État et de gouvernement des 19 membres de la zone euro qui a débuté vers 17h00 GMT et devait, au mieux, donner une "impulsion politique". "Ça ne peut être qu'un sommet consultatif", a rappelé, lapidaire, la chancelière allemande Angela Merkel, à son arrivée au sommet.

"Le but n'est pas, et n'a jamais été de trouver un accord technique au sommet de la zone euro", a expliqué Preben Aamann, porte-parole du Conseil européen. "L'objectif est d'avoir un débat politique franc entre dirigeants. Cela nourrira, et espérons-le, accélérera ensuite les discussions techniques dans les quelques jours qui restent", a-t-il dit.

Vent d'optimisme sur les marchés

Pour aboutir, une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro est dans l'air, probablement le 24 ou le 25 juin, date d'un sommet européen consacré notamment à la question des migrants en Méditerranée.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le 22 juin à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

En attendant, Athènes s'attend dès le soir du 22 juin à obtenir les encouragements des dirigeants de la zone euro. "Nous nous attendons à un communiqué très positif ce soir, qui soulignera aussi les terrains où les détails techniques devront être résolus dans les quelques jours qui viennent", a estimé le ministre grec de l'Économie, Giorgos Stathakis sur la BBC.

Ce vent d'optimisme a fait bondir les Bourses européennes : Paris et Francfort ont chacune gagné 3,81% le 22 juin tandis que la Bourse d'Athènes s'est envolée de 9%.

Le contenu des nouvelles propositions grecques n'a pas été dévoilé mais le Premier ministre Alexis Tsipras a réaffirmé dans la matinée que les "clés d'un accord" avec les créanciers portaient sur le niveau de l'excédent budgétaire primaire, les retraites, le prix de l'électricité et le rétablissement de la "normalité" du droit du travail.

Il n'a pas mentionné en revanche deux autres points présentés comme indispensables par la partie grecque et encore réaffirmés tout au long du week-end : un plan d'investissement pour encourager la reprise économique et un programme d'allègement de la dette publique du pays.

Sur ce sujet tabou, les dirigeants européens doivent être prêts à faire "leur part du travail", a laissé entendre Washington, par la voix de son secrétaire au Trésor, Jacob Lew, qui s'était entretenu dans l'après-midi avec M. Tsipras.

Mais c'est à Bruxelles que le dirigeant de gauche radicale a le plus multiplié les contacts. Il a rencontré en petit comité Christine Lagarde, la patronne du FMI, M. Dijsselbloem et M. Juncker, qui joue volontiers le rôle de médiateur dans ces difficiles négociations.

Une réunion bilatérale a également eu lieu avec le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, alors que la situation des banques grecques inquiète, avec une accélération des retraits des épargnants au cours des derniers jours.

Le conseil des gouverneurs de la BCE a relevé le matin du 22 juin l'aide d'urgence aux banques grecques et pourrait le faire à nouveau à tout moment si nécessaire, a indiqué une source bancaire grecque.

AFP/VNA/CVN

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