La Grèce aborde de nouvelles négociations sur fond de pessimisme

La Grèce aborde le 18 juin de nouvelles négociations avec ses créanciers sur fond de pessimisme et de pressions croissantes, y compris des États-Unis qui craignent des "perturbations" dans l'économie mondiale en l'absence d'accord sur le dossier grec.

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Les ministres des Finances des États membres de la zone euro - l'Eurogroupe - ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) se retrouvent en effet à Luxembourg pour tenter de trouver une issue à cette crise, qui permettrait à la Grèce d'obtenir les milliards d'euros de prêts nécessaires à son maintien à flot, le tout en contrepartie de promesses de réformes satisfaisant les autres Européens.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. Photo : AFP/VNA/CVN

Mais les principaux intéressés ne cachaient pas douter fortement d'une issue positive.
À commencer par le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, qui, interrogé le 17 juin sur l'éventualité d'un règlement de la question de la dette grecque pendant la réunion du lendemain, a répondu : "Je ne le crois pas", "maintenant ce sont les dirigeants politiques qui doivent parvenir à un accord".
Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a lui aussi confié avoir peu d'espoir d'un dénouement à cette occasion, tandis que le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s'est contenté d'espérer que ce rendez-vous serait "utile".
Le ministre adjoint grec des Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos, principal représentant d'Athènes dans les négociations avec les créanciers (BCE, FMI, UE), considère à cet égard, dans une interview à paraître le 18 juin dans le quotidien français Libération, que ces derniers "ne semblent pas prêts au compromis".
"Nos interlocuteurs insistent à chaque fois sur les baisses des retraites. C'est irréaliste dans un pays où elles ont déjà été considérablement réduites depuis cinq ans, et où les deux tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté", note-t-il.
"Si l'Europe insiste sur les retraites, elle devra en accepter le prix", a parallèlement martelé le chef du gouvernement Alexis Tsipras (gauche radicale), qui, pour la première fois depuis l'échec des précédents pourparlers la semaine passée, a brièvement discuté le 17 juin avec le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
"Tsipras a appelé Juncker. Ils ont parlé quelques minutes et se sont mis d'accord pour parler plus tard, aucune date n'a été fixée", a dit un responsable européen, selon lequel les deux hommes s'entretiendront à nouveau "dans les prochains jours".
Une fois n'est pas coutume, c'est du président de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, qui pilotera la reprise du dialogue entre les deux parties à Luxembourg, qu'est venue une incitation à la retenue contre les "conclusions hâtives".
Alexis Tsipras, accompagné d'une cohorte de ministres, sera, quant à lui, en Russie à partir de jeudi, pour un forum économique à Saint-Pétersbourg, et une rencontre, le 19 juin, avec le président Vladimir Poutine. L'un des enjeux majeurs de ce déplacement est la possible participation grecque au projet de gazoduc Turkish Stream du géant russe Gazprom, qui irrite l'Europe et les États-Unis.

AFP/VNA/CVN

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