Ces pertes prévues (près du double de celles annoncées il y a 3 mois) reflètent "un contexte de revenus qui se détériore rapidement", en raison de la récession mondiale, a indiqué l'Association qui tient sa 65e réunion annuelle à Kuala Lumpur en Malaisie (7-9 juin). L'AITA estimait en mars à 4,7 milliards de dollars les pertes du secteur pour 2009.
"Il n'y a pas d'antécédent contemporain à la crise économique actuelle. La terre a tremblé. Notre industrie a été secouée", a déclaré Giovanni Bisignani, le directeur général de l'AITA. "C'est la pire situation à laquelle l'industrie du transport aérien ait été confrontée", a-t-il ajouté.
Pour M. Bisignani, les conséquences de la crise économique mondiale sont pires que celles engendrées en 2001 par les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis.
Les attaques avaient provoqué une chute de 7% du chiffre d'affaires des compagnies aériennes lesquelles avaient mis 3 années à se remettre du choc. "Cette fois-ci, on risque une chute de 15%-une perte de 80 milliards de dollars", a poursuivi M. Bisignani.
Selon l'AITA, le trafic mondial passager a reculé de 7,5% entre janvier et avril 2009 mais de 11% pour les compagnies aériennes asiatiques, les plus touchées par le déclin.
La facture de carburant de l'industrie pour 2009 pourrait représenter 23% des coûts d'exploitation, avec un baril de pétrole à 56 dollars en moyenne, a précisé l'AITA. La facture du carburant pour 2008 a été de 165 milliards de dollars, soit 31% des coûts d'exploitation, avec un baril à 99 dollars en moyenne. "La spéculation avide sur les prix du pétrole ne doit pas prendre en otage l'économie mondiale. L'inaction des gouvernements serait une attitude irresponsable", a indiqué M. Bisignani. Il a estimé que la facture de carburant de l'industrie devrait baisser de 59 milliards de dollars pour atteindre 106 milliards de dollars cette année.
M. Bisignani a noté que l'industrie a gagné en efficacité au cours de la dernière décennie. Son efficacité en termes d'utilisation du carburant a augmenté de 20% et les facteurs de charge ont augmenté de 7%. Il a ajouté que le troisième défi était les réserves d'argent liquide.
Les réserves d'argent liquide de 70 milliards de dollars, soit 13% des revenus, étaient plus importantes que les 9% de réserves détenues par les compagnies aériennes en 2000.
M. Bisignani a également indiqué que les compagnies aériennes doivent faire attention à la gestion de la capacité car les facteurs de charge pour le premier trimestre de 2009 ont diminué d'environ 3% par rapport à 2008.
Il a par ailleurs révélé que les 4.000 appareils qui doivent intégrer la flotte de l'aviation commerciale au cours des 3 prochaines années feront de la gestion de la capacité un défi permanent.
XINHUA-AFP/VNA/CVN