Parmi les objets récupérés figurent un fauteuil d'avion bleu avec un numéro de série et une mallette contenant un billet d'Air France. Les experts français ont de leur côté confirmé samedi que le vol AF 447 avait rencontré de sérieux problèmes techniques, en particulier sur la mesure de sa vitesse, avant de disparaître dans la nuit du 31 mai au 1er juin entre Rio et Paris. "Ce matin, nous avons eu la confirmation du repêchage dans l'eau de débris et de corps qui appartenaient au vol 447 d'Air France", a dit le colonel Jorge Amaral lors d'un point de presse à Recife, où le commandement des opérations a été installé. Le porte-parole a précisé que les 2 corps étaient de sexe masculin.
De nouveaux débris ont ensuite été localisés dans la journée, a annoncé plus tard un autre porte-parole militaire. "Outre les 2 corps", plusieurs débris dont "des sièges de l'avion, des parties de l'aile (et) divers autres objets ont été localisés dans la journée", a déclaré le lieutenant-colonel Henry Munhoz.
Après avoir annoncé de manière erronée que les forces brésiliennes avaient récupéré des débris de l'Airbus, l'armée a pris soin cette fois de ne divulguer l'information qu'après avoir remonté et identifié les objets flottant sur l'océan.
Le colonel Amaral a donné la chronologie des opérations et expliqué qu'un fauteuil d'avion avait été le premier objet récupéré à 08h14 (11h14 GMT). "À 09h10 (12h10 GMT), le premier corps a été repéré par un avion, et à 09h30 (12h30 GMT), le corps a été repêché par l'équipage de la corvette Caboclo", a-t-il expliqué.
Un sac à dos en nylon avec un ordinateur portable et une mallette en cuir avec un billet d'Air France à l'intérieur ont ensuite été récupérés à 09h50 (12h50 GMT). Le fauteuil repêché est de couleur bleu "avec un numéro de série, mais nous attendons la confirmation d'Air France pour savoir si c'est un siège de l'Airbus, bien que la couleur semble indiquer que oui", a indiqué le colonel Amaral.
Les corps et les objets ont été repêchés à environ 450 milles (825 km) au large de l'archipel de Fernando de Noronha, situé à 360 km de la côte brésilienne. Une flottille internationale de 12 avions, un hélicoptère, et 3 navires de la Marine participent aux opérations.
Cette découverte est un soulagement pour les équipes de recherche qui fouillaient depuis lundi la zone supposée du crash de l'Airbus à environ 1.000 km de la côte Nord-Est du Brésil. Elle permettra peut-être de lever une partie du voile sur la disparition mystérieuse du vol alors que l'hypothèse de problèmes techniques a été renforcée samedi.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique française, a ainsi confirmé l'existence de problèmes concernant la mesure de la vitesse.
L'avionneur européen Airbus et les exploitants de l'appareil disposent de "programmes de remplacement et d'amélioration des détecteurs de vitesse" des A330, car des problèmes avaient été déjà rencontrés auparavant sur d'autres appareils de la gamme, a révélé le directeur du BEA Paul-Louis Arslanian. "Sur l'A330, nous avons constaté un certain nombre de pannes de ce type (des détecteurs de vitesse)", a-t-il indiqué.
Air France a annoncé samedi avoir accéléré son programme de remplacement de sondes anémométriques (Pitot) sur ses A330 et A340
"sans préjuger d'un lien" avec l'accident. Le BEA avait révélé vendredi que, selon les premiers éléments de l'enquête, l'A330 d'Air France avait souffert d'une "incohérence" des vitesses mesurées par les calculateurs de l'avion et Airbus avait diffusé à ce sujet une recommandation à ses clients. Les enquêteurs savent également que l'avion a envoyé 24 messages techniques d'anomalies avant de s'abîmer au milieu de l'Atlantique.
AFP/VNA/CVN