Lucas Gagliano, 24 ans, le seul Brésilien parmi les 12 membres d'équipage de l'A330 d'Air France, était venu au Brésil pour assister aux obsèques de son père il y a 15 jours. Le steward, dont on voit la photo sur le site G1 de Globo, rentrait à Paris où il vit et qu'il adore, selon son oncle.
La jeune médecin Bianca Machado Cotta venait d'épouser l'avocat Eduardo de Melo et ils s'étaient offert une lune de miel à Paris, une ville considérée par les Brésiliens comme celle des amoureux. On les voit sur la photo de mariage souriants et confiants dans l'avenir. Leur mariage avait réuni plus de 500 personnes samedi au Yacht club de Niteroi, la ville située de l'autre côté de la baie de Rio. "C'est difficile à croire, Bianca venait d'avoir une fête de mariage de rêve", a confié un ami au quotidien Globo.
Le chef d'orchestre et ex-directeur artistique du théâtre municipal de Rio, Silvio Barbato, 50 ans, était à l'apogée de sa carrière et se rendait à Kiev où il devait diriger 2 opéras. Ou encore, Luiz Roberto Anastacio, 50 ans, qui venait d'être promu à la tête du fabricant français de pneus Michelin pour l'Amérique latine et qui se rendait à Paris pour une réunion.
Contrastant avec tous ces rêves brisés, quelques rares histoires de "miraculés" ont été rapportées.
Bianca Igrejas et Rodrigo Motta, eux aussi de jeunes mariés, avaient décidé de prolonger leur fête de mariage et ont repoussé leur vol de 24 heures : c'est ce qui les a sauvés. Ils en ont pleuré de joie, ont-ils révélé au quotidien O Dia.
Mauricio s'était présenté au comptoir d'Air France avec un passeport hors de validité et n'a pu embarquer dimanche soir. La rage qu'il a ressentie envers lui-même s'est transformée "en immense soulagement après coup", a-t-il dit.
L'émotion provoquée par l'accident a entraîné également de nombreux messages de solidarité sur internet. Les internautes ont souligné que le mystère qui plane sur les circonstances de la catastrophe "avivait" la douleur des proches.
Mardi, certains membres des familles des passagers du vol AF 447 recevaient toujours le soutien des médecins et psychologues d'une cellule d'accueil installée dans l'hôtel Windsor à Barra da Tijuca (zone Ouest de Rio), dont l'accès est interdit à la presse.
Une équipe d'Air France de 17 volontaires français parlant portugais est arrivée mardi pour aider les familles, a indiqué la directrice de la compagnie aérienne au Brésil, Isabelle Birem.
AFP/VNA/CVN