Les Bourses mondiales dans la tourmente

Les Bourses mondiales sont restées engluées dans leur spirale négative le 19 août, plombées par des doutes persistants sur la solidité du secteur bancaire en Europe et des craintes récurrentes d'un retour de la récession aux États-Unis.

[summ] Les investisseurs intègrent de plus en plus un début de récession dans leurs évaluations des entreprises. Les économistes de marché sont en train de revoir leurs prévisions de croissance à la baisse de manière drastique", a résumé Nicolas Just, gérant d'actions chez Natixis AM.

Les investisseurs commencent à entrevoir le spectre du scénario de la crise de 2008, avec une économie américaine en berne et des banques qui rechignent à se prêter de l'argent entre elles.

Les Bourses européennes ont clôturé en nette baisse le 19 août : Paris a lâché 1,92%, Francfort 2,19%, Londres 1,01%, Madrid 2,11% et Milan 2,46%. À New York, après une tentative de rebond avorté, le Dow Jones a finalement abandonné 1,57% et le Nasdaq 1,62%.

Les perspectives économiques de plus en plus négatives établies par les analystes renforcent les inquiétudes des investisseurs. La banque d'affaires américaine JPMorgan Chase a abaissé le 19 août sa prévision de croissance des États-Unis, pour la fin 2011et le début de 2012, avertissant que les risques de récession restent "élevés". La britannique Barclays a fait part du même pessimisme pour la zone euro. Elle y a abaissé sa prévision de croissance pour 2011 (+1,8%) et 2012 (+1,1%), en raison de "la détérioration de la confiance" sur les marchés financiers européens et de la dégradation du climat économique mondial.

La banque américaine Morgan Stanley avait rendu les mêmes conclusions le 18 août, en jugeant "les économies des États-Unis et de l'Europe dangereusement proches de la récession".

Les investisseurs s'attardaient sur les mauvaises nouvelles macro-économiques, qui témoignent d'une faible activité manufacturière et d'un secteur immobilier qui a du mal à redémarrer.

En Europe, le secteur bancaire tétanisait les marchés, alors que les signes traduisant les difficultés des banques à se financer se sont multipliés ces derniers jours.

Craintes sur le marché interbancaire européen

La Banque centrale européenne (BCE) s'est voulue rassurante. Son économiste en chef Jürgen Stark a dit "prendre au sérieux" les signaux de tension sur le marché interbancaire européen avec des banques de la zone euro qui renâclent à se prêter entre elles.

Néanmoins, "la situation n'est pas comparable à celle de l'automne 2008 après la faillite de Lehman Brothers", la banque d'investissement américaine dont le dépôt de bilan en septembre 2008 avait déclenché la crise financière, a-t-il insisté.

Les inquiétudes avaient été ravivées jeudi dernier par un article du Wall Street Journal sur les craintes de la Fed concernant la capacité des filiales aux États-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidité et par l'annonce par la BCE d'un prêt important à une banque européenne.

Les craintes l'emportant, les valeurs bancaires ont encore souffert le 19 août : à Paris, BNP Paribas a cédé 4,27%, Société Générale 3,38% et Crédit Agricole 1,70%. À Londres, Barclays a reculé de 2,27%.

La semaine prochaine, plusieurs indicateurs jaugeront la santé économique américaine : les ventes de logements neufs, les commandes de biens durables et la deuxième estimation du Produit intérieur brut au deuxième trimestre, la première ayant été décevante (+1,3%).

Mais, selon les économistes d'ING, les investisseurs joueront la prudence et reporteront leurs espoirs "sur les réactions publiques des dirigeants politiques ou des banquiers centraux", avec en ligne de mire le discours du président de la Fed, Ben Bernanke, le 19 août lors de la conférence annuelle de Jackson Hole (Wyoming, Nord des États-Unis).

La question des dettes en Europe, qui avait été reléguée au second plan ces derniers jours, a refait surface, avec la Grèce au centre des attentions.

De nouvelles incertitudes pèsent en effet sur le plan international de sauvetage de la Grèce pour lequel plusieurs pays contributeurs de la zone euro souhaitent qu'Athènes leur offre des garanties comme celles obtenues par la Finlande le 16 août.

En vertu de cet accord passé entre les deux pays, la Grèce doit déposer dans les caisses de l'État finlandais une somme qui, ajoutée aux intérêts qu'elle produira, couvrira au bout du compte le montant du prêt garanti par la Finlande.

"Que va t-il se passer si tous les États de la zone euro demandent des garanties à la Grèce? La réponse est claire : le plan international pour son sauvetage risque de tomber à l'eau", estime un analyste sous couvert d'anonymat, avant d'ajouter que "les tensions repartiront de plus belle".

L'Espagne, dans le collimateur des marchés, a cherché à donner des gages de sa bonne volonté avec un paquet de mesures anti-crise dévoilé le 19 août par le gouvernement, qui espère le faire adopter "en urgence" par le parlement.

En Asie, la Bourse de Tokyo a achevé la semaine sur une nouvelle chute (-2,51%), aggravée par la cherté du yen. Hong Kong (-3,08%), Shanghai (-0,98%) et Séoul (-6,22%) ont suivi la même tendance.

AFP/VNA/CVN

22/8/2011

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