>>Revigorer la recherche scientifique dans les universités
>>Tây Nguyên attache de l’importance à l’éducation des ethnies minoritaires
Les ressources naturelles, la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles, ainsi que des modèles de développement durable du Tây Nguyên font l’objet de recherche. |
Lancé en 2011 par l’Académie des sciences sociales, le programme Tây Nguyên 3 (sur les hauts plateaux du Centre) réunit une soixantaine de thèmes de recherche et 2.630 scientifiques, dirigés par les instituts, universités de 10 ministères, branches au niveau central et local.
Parmi ces thèmes, 30 concernent les ressources naturelles, la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles, les modèles de développement durable. Dans les sciences sociales et humaines, 20 ont trait à l’économie, à la culture, à la société, aux religions, à la sécurité et à la défense. Les dix thèmes restants abordent le transfert de technologies dans la chimie, les biomatériaux, les technologies de l’information, etc. Ces travaux ont pour but de servir de base aux plans de développement socio-économique des provinces du Tây Nguyên dans les cinq années à venir et les années suivantes, à l’application et au transfert de technologies, à l’utilisation raisonnable des ressources naturelles.
Ces dernières années, le Tây Nguyên a connu des changements positifs. Mais s’il a toujours maintenu une forte croissance, il n’en demeure pas moins que son développement reste instable et que ses atouts sont mal valorisés. En outre, la région fait face à de nombreux défis dans son développement socio-économique et l’exploitation des ressources naturelles.
Pour un développement durable
D’après le Pr.-Dr Nguyên Xuân Thang, président de l’Académie des sciences sociales du Vietnam, chef adjoint du programme Tây Nguyên 3, «les modèles de développement économique des cinq provinces du Tây Nguyên sont similaires et la coopération entre elles est limitée». De plus, le développement économique de cette région se base essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles et l’exportation de produits bruts. Le taux de pauvreté reste élevé, les secteurs de l’éducation et de la santé et autres services publics «laissent à désirer». Les résultats des recherches montrent que l’industrialisation et la modernisation sont la voie du développement socio-économique du Tây Nguyên, mais en soulignant que ceci doit se faire dans un souci de développement durable.
Beaucoup de travaux de recherche sur le Tây Nguyên ont achevé leur période d’expérimentation, avec des résultats encourageants dans l’économie, la culture, la société, la sécurité et la défense. Plusieurs ont déjà trouvé des applications concrètes dans la réalité. On peut citer par exemple la technologie de fabrication d’acier et de briques à partir de déchets de l’industrie de la bauxite-alumine, mise au point par l’Académie des sciences sociales. Cette technologie a été transférée à la compagnie de l’acier Thai Hung, province de Hai Duong (Nord), pour construire une usine. L’Académie des sciences sociales a réussi également à fabriquer, à titre expérimental, des drones au service des études sur les ressources naturelles et l’environnement.
Recherche fondamentale orientée vers l’application
Des politiques de soutien au transfert et au renouvellement des technologies des entreprises s’avèrent nécessaires. |
«Les scientifiques vietnamiens participant au programme ont accompli la mission confiée par le Parti et l’État. Ils élaborent, en coopération avec les autorités et habitants du Tây Nguyên, les bases scientifiques et données au service du développement durable de cette région stratégique du pays, a déclaré le ministre des Sciences et des Technologies, Nguyên Quân, lors de la conférence de semi-bilan de ce programme. Le plus important est que chaque travail de recherche colle aux besoins réels des localités et trouve des applications concrètes».
Malgré des résultats encourageants, le programme Tây Nguyên 3 présente des lacunes. Par exemple, le développement de l’agriculture de haute technologie n’a pas fait l’objet d’études ciblées. Or les épiphyties qui touchent les plantations de caféiers et d’autres plantes s’aggravent. Autre souci : le faible niveau technologique des entreprises locales ne permet pas une véritable application de ces travaux de recherche. Des politiques de soutien au transfert et au renouvellement des technologies s’avèrent donc nécessaires.
«Les gestionnaires devront créer des conditions pour l’application des résultats de ces recherches scientifiques», a estimé Lê Xuân Tham, directeur adjoint du Service des sciences et des technologies de la province de Lâm Dông. Par exemple, pour l’ouvrage «Application des technologies d’implantation de l’embryon sur les vaches laitières au Tây Nguyên», les localités peuvent appeler les scientifiques à appliquer leurs résultats de recherche dans le projet de développement du cheptel laitier dans la province de Lâm Dông du groupe TH True Milk ou dans celui de coopération dans l’élevage laitier pour le développement du Tây Nguyên, dirigé par le groupe Hoàng Anh Gia Lai. La coopération entre scientifiques sera nécessaire, aussi bien pendant les recherches que lors de leurs applications.
Le Tây Nguyên, une région prioritaire
Le Tây Nguyên comprend cinq provinces : Gia Lai, Kon Tum, Dak Lak, Dak Nông et Lâm Dông. Quelque 6,5 millions d’habitants y vivent, à 45% membres d’ethnies minoritaires, essentiellement Ba Na, J’rai, ê Dê, Sê Dang, Triêng et De. Le Parti et l’État a toujours souhaité faire du Tây Nguyên une région solide en termes de sécurité et de défense, une région économique importante du pays. C’est pour cette raison que deux programmes au niveau étatique ont été déployés. Le premier est «Enquête globale sur le Tây Nguyên-période 1976-1980» (Programme Tây Nguyên 1) ; le second, «Études et élaboration des bases scientifiques au service de l’aménagement de développement socio-économique du Tây Nguyên - période 1984-1988» (Programme Tây Nguyên 2). Ils ont rassemblé de nombreux scientifiques de tout le pays. Pourtant, le Tây Nguyên doit faire face actuellement aux grands défis que sont la raréfaction des ressources naturelles et le développement instable dans le contexte de mondialisation.