"On vous voit rebondir un peu, vous avez quelque chose pour vous maintenir, ou est-ce que vous allez vous mettre à flotter ?" "Est-ce qu'il faut un entraînement particulier" pour faire partie de la mission ? "Est-ce que l'apesanteur a un effet sur le sommeil ?"
Pendant une demi-heure ponctuée d'éclats de rires, une éternité dans l'emploi du temps d'un président américain, M. Obama a posé ses questions par vidéo-conférence aux 3 astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) et aux 7 membres d'équipage de la navette qui s'est amarrée la semaine passée à l'ISS.
Pour M. Obama, qui répercutait aussi les questions d'enfants venus à la Maison Blanche, cette discussion légère avec des astronautes flottant littéralement sur leurs sièges à environ 350 km de la Terre représentait de toute évidence une rupture salutaire avec les lourdeurs du combat contre la crise économique.
Pour un président annonçant presque quotidiennement une initiative différente, discuter avec des hommes et une femme qui font le tour de la Terre toutes les 90 minutes et voient le soleil se lever et se coucher 16 fois par jour, la conversation devait être aussi un rappel à d'autres réalités.
"On me dit que vous vous déplacez à 17.000 miles par heure. Nous sommes contents que vous puissiez vous servir d'un téléphone mains libres", a plaisanté M. Obama.
M. Obama a demandé aux astronautes pourquoi ils installaient de nouveaux panneaux solaires sur la station (réponse : pour capter davantage d'énergie en vue d'un doublement de l'équipage de l'ISS) et combien de temps il avait fallu à la navette pour rejoindre l'orbite de la station (8 minutes et demie puis un jour et demi pour rattraper la station).
S'il a relevé qu'un Japonais et un Russe se trouvaient parmi les astronautes et espéré que c'était "un exemple de l'esprit de coopération que nous pouvons appliquer non seulement dans l'espace, mais aussi au sol", l'argument politique n'a jamais pris d'altitude.
M. Obama a préféré parler de l'extraordinaire fierté éprouvée par les États-Unis devant ces personnes "représentant le dévouement, le sens de l'aventure et de la découverte".
Il a préféré savoir si la seule femme dans l'équipage avait envisagé de se couper les cheveux. Le grand pratiquant de sports qu'il est a voulu savoir quelles exigences de condition physique il fallait remplir. Et il s'est transformé en enseignant à la tête d'une sortie pédagogique, répercutant les questions des enfants que les astronautes n'entendaient pas, sur ce qu'ils mangeaient, sur le nombre d'étoiles dans le ciel.