M. Abbas devait poursuivre ses discussions avec le comité de suivi de la Ligue arabe hier, a indiqué à la presse le chef de la diplomatie omanaise Youssef ben Alaoui après cette réunion qui a examiné la proposition américaine de lancer des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens.
Le président de l'Autorité palestinienne, qui a rencontré plus tôt son homologue égyptien Hosni Moubarak, avait affirmé qu'il se conformerait à "ce qui sortirait de la réunion".
Le comité de suivi regroupe, outre l'Autorité palestinienne, la Jordanie, l'Égypte, Bahreïn, la Tunisie, l'Algérie, l'Arabie saoudite, la Syrie, le Soudan, le Qatar, le Liban, le Maroc, le Yémen, les Émirats arabes unis et Oman. Tous les pays étaient représentés par leur chef de la diplomatie à l'exception de la Syrie.
M. ben Alaoui a estimé que "l'initiative arabe est la base" de toute discussion de paix. Cette initiative, adoptée par la Ligue arabe, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens. "Il faut que les négociations soient liées au mandat du (Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu", a dit M. ben Alaoui, sous-entendant qu'une échéance devait être fixée.
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a appelé les pays arabes à accepter la proposition américaine. "Israël ne veut pas revenir aux négociations et veut blâmer les Palestiniens en disant qu'ils ne veulent pas entrer dans des négociations. Il faut donc mettre fin à ce prétexte en révélant la vérité sur la position israélienne à la communauté internationale et à l'administration américaine", a-t-il affirmé. Selon lui, ces négociations indirectes se feraient par le biais de navettes de l'envoyé américain dans la région, George Mitchell, entre les 2 parties. "Il n'y a pas d'idées actuellement concernant la reprise des négociations directes. La position palestinienne et arabe sur cette question est claire : il faut des références claires pour les négociations, et un gel total de la colonisation" juive dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il dit.
Un diplomate arabe participant à la réunion a indiqué que le projet de communiqué salue les efforts de M. Mitchell et demande "que les négociations directes ne commencent pas sans qu'il y ait des références claires pour le processus de paix, un gel de la colonisation et une clarification de la position américaine en ce qui concerne les frontières de l'État palestinien".
Les efforts de Washington pour relancer des négociations entre l'Autorité palestinienne et Israël, suspendues au début de l'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza fin 2008, ont jusqu'à présent échoué.
Les Palestiniens exigent un gel total de la colonisation y compris à Jérusalem-Est annexée, tandis que Israël s'est borné à proposer fin 2009 un moratoire de 10 mois de la construction de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie, mesure qui ne s'applique pas à la partie orientale de Jérusalem.
AFP/VNA/CVN