"Il est impossible d'imaginer des relations entre la Russie et la France sans liens économiques", a déclaré Dmitri Medvedev, lors d'une rencontre avec des patrons russes et français, organisée le 2 mars par le Mouvement des entreprises de France (Médef - patronat). Il a appelé à des échanges de participations entre les entreprises françaises et russes. "Cela renforce réellement les relations", a-t-il assuré, en promettant d'agir de façon très déterminée pour établir un système judiciaire équitable.
L'économie joue un rôle majeur dans le partenariat privilégié que cherchent à construire les présidents français et russe, Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, accompagné à Paris de quelques magnats russes, dont les milliardaires Mikhaïl Prokhorov et Oleg Deripaska.
Lundi soir, à l'issue d'un entretien au palais de l'Élysée, 2 importants accords ont été signés entre Russes et Français.
GDF Suez a signé un protocole d'accord qui ouvre la voie à une prise de participation de 9% dans le projet russe de gazoduc North Stream. Le groupe industriel Alstom a confirmé qu'il prendrait 25% du constructeur de trains russe Transmashholding (TMH). Il s'agit d'un investissement de départ de 75 millions de dollars, a indiqué le 2 mars la société française.
"L'intensification de la coopération économique qui s'est produite ces 20 dernières années est d'une ampleur sans précédent", a estimé Dmitri Medvedev, qui estime que l'économie russe est trop dépendante du secteur des hydrocarbures.
"En matière de coopération économique, les échanges commerciaux entre nos 2 pays sont en plein boom, progressant en moyenne de plus de 25% par an depuis 2006", soulignait lundi le chef de l'administration du Kremlin, Sergueï Narychkine.
Arrivé lundi en fin de journée à Paris, Dmitri Medvedev avait engrangé l'accord de Paris pour la vente de 4 exemplaires d'un puissant navire de guerre français, le Mistral, capable de transporter des troupes, des blindés et des hélicoptères vers un théâtre d'opérations.
En matière de nucléaire iranien, le président russe a marqué son accord pour de nouvelles sanctions contre l'Iran, à condition qu'elles soient bien "ciblées" et "ne visent pas la population" iranienne.
"Si on ne débouche sur rien (...) la Russie est prête à examiner avec ses partenaires l'introduction de sanctions", a expliqué M. Medvedev précisant qu'il serait "souhaitable" de les éviter.
Le président russe devait le 2 mars aborder la partie la plus symbolique de sa visite d'État en inaugurant au musée du Louvre l'exposition "Sainte Russie" en compagnie de Nicolas Sarkozy. Cette exposition retrace l'art chrétien russe du 9e siècle à Pierre Le Grand. Elle est un temps fort des années croisées de la Russie en France et de la France en Russie.
Le président russe devait, dans la journée, devaient avoir des entretiens avec des responsables politiques français, dont le Premier ministre François Fillon, à la mi-journée.
AFP/VNA/CVN