Le Chili a sollicité officiellement l'aide internationale après le séisme qui a frappé le pays, a indiqué le 1er mars la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) Elisabeth Byrs. "Le gouvernement a demandé l'assistance internationale", a indiqué Mme Byrs en précisant que les autorités chiliennes ont "fourni une liste qui contient des priorités".
Le Sud du pays est le plus touché, offrant un spectacle de désolation sur le littoral, où des maisons ont été broyées, des bateaux projetés à l'intérieur des terres. Deux régions sont en "état d'exception", le Maule et le Biobio dont la capitale Concepcion a été placée sous couvre-feu pendant la nuit pour éviter les pillages.
Une nouvelle et forte réplique de magnitude 6,2 a frappé le Centre du pays dans la nuit. Le séisme de samedi, de magnitude 8,8, est un des plus violents des cent dernières années.
À Santiago, secouée samedi pendant "2 minutes", selon des témoins, les habitants devraient reprendre le chemin du travail. Mais à Conception, plus de 400 km au sud de Santiago et l'une des plus touchées les autorités militaires ont décrété un couvre-feu pour éviter les mises à sac de supermarchés.
Des dizaines de personnes ont pris d'assaut des établissements fermés, pour s'emparer de nourriture, mais aussi d'appareils électroménagers. "C'est pour mes enfants, c'est la seule façon de leur donner à manger", criait un homme, en s'attaquant au rideau de fer d'un supermarché de la ville de 500.000 habitants.
Toute personne se trouvant dans les rues sans autorisation entre 21h00 locales (00h00 GMT) et 06h00 (09h00 GMT) sera placée en garde-à-vue, ont annoncé les autorités par haut-parleur.
Le maire de Concepcion, Jacqueline van Rysselberghe, a mis en garde contre un grave risque de "tension sociale". "Nous avons besoin de nourriture pour la population. Si nous n'y remédions pas, nous allons avoir de graves problèmes".
Le 28 février, la présidente Michelle Bachelet avait déclaré l'"état d'exception" dans les régions de Maule et de Biobio, et annoncé la distribution d'aide alimentaire avec l'appui de l'armée.
Le chef de l'État a fait état d'un bilan de 708 morts, appelé à s'alourdir au vu du "nombre croissant de personnes disparues".
La majorité, 541, sont morts dans le Maule, à 300-400 km au sud de Santiago, une zone littorale submergée par une vague de 2 à 6 mètres par endroits.
À Concepcion, des dizaines de sauveteurs, équipés de chiens et de détecteurs thermiques, ont travaillé de nuit pour tenter de dégager une cinquantaine de personnes qu'ils pensent prisonnières d'un immeuble effondré de 14 étages. "Il y aurait 48 personnes prisonnières présumées vivantes", selon Ignacio Carrizo, chef d'une équipe de secours.
Huit corps ont été dégagés de l'immeuble, qui comptait plus de 100 personnes.
Sur la côte, des villes comme Talcahuano, Penco, Dichato offraient un spectacle de désolation, après le passage du tsunami qui a détruit des centaines de maisons, emporté des bateaux dans les rues et balayé des voitures.
Le coût des dégâts pourrait atteindre 15 à 30 milliards de dollars, selon la société américaine EQECAT, spécialisée dans la modélisation du risque.
De l'autre côté du Pacifique, le Japon a quant à lui levé l'alerte au tsunami sur l'ensemble de son territoire, après avoir fait évacuer des centaines de milliers de personnes. "Nous avons levé l'alerte à 10h15 (01h15 GMT)", a déclaré Yoshiro Ota, l'un des responsables de l'Agence météorologique japonaise.
Le 28 février, pour la première fois depuis 15 ans, l'Agence météorologique japonaise avait déclenché une alerte "majeure" au tsunami, en prévision d'un raz-de-marée pouvant atteindre 3 m de hauteur, généré par le très violent séisme du Chili.
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a reporté sa visite à Santiago dans le cadre d'une tournée en Amérique latine, des 1er et 2 mars, selon son entourage. Malgré le séisme, elle passera quelques heures à l'aéroport pour rencontrer Mme Bachelet et son successeur Sebastian Pinera, qui doit entrer en fonctions dans 10 jours.
AFP/VNA/CVN
(02/03/2010)