"Je peux confirmer qu'une tentative d'assassinat contre le ministre a échoué. Un kamikaze est impliqué, il n'y a pas de victimes", a déclaré M. Siddiqi par téléphone.
Selon le porte-parole, le ministre désirait se rendre dans la province du Panchir, sa région d'origine, séparée de Kaboul par la province de Parwan. "Par mesure de sécurité, il a envoyé un petit convoi en éclaireur. Dans la zone de Sayedkhil, un kamikaze s'est précipité vers le convoi, mais a été abattu par les gardes du corps avant de pouvoir se faire exploser", a expliqué M. Siddiqi. "Le ministre était dans un autre convoi, qui suivait l'autre, entre 15 et 20 minutes après", a-t-il ajouté.
Selon lui, le kamikaze âgé d'environ "20 ou 22 ans" a été grièvement blessé et a succombé à ses blessures. La province de Parwan, considérée comme relativement calme, borde toute la moitié Nord de celle de Kaboul.
Les attentats suicide figurent parmi les armes favorites des talibans, qui combattent le gouvernement du président Hamid Karzaï et les forces de l'OTAN qui le soutiennent depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir en 2001. Aucun porte-parole des talibans n'était joignable dans l'immédiat.
Bismullah Khan Mohammadi a été nommé ministre de l'Intérieur en juin 2010 par le président Hamid Karzaï.
D'ethnie tadjike et originaire comme Massoud de la Vallée du Panchir, il est membre du Jamiat-e-Islami, parti de l'ex-président Burhanuddin Rabbani, assassiné le 20 septembre dans sa résidence de Kaboul par un prétendu émissaire taliban.
Outre l'assassinat de M. Rabbani, figure importante des communautés tadjikes du Nord du pays, cet attentat survient également après l'attentat suicide perpétré dans le Panchir le 15 octobre, le premier dans cette province depuis le début de l'insurrection des talibans fin 2001. Plusieurs personnalités proches du président Karzaï ont été assassinées ces derniers mois en Afghanistan.
Parmi elles figure notamment son propre demi-frère Ahmad Wali Karzaï, homme fort du Sud afghan, berceau historique des talibans, abattu mi-juillet par un de ses proches. Les commanditaires de son assassinat n'ont jamais été clairement identifiés.
La rébellion des talibans a gagné du terrain et s'est intensifiée ces dernières années malgré l'envoi régulier de renforts occidentaux.
L'OTAN, États-Unis en tête, prévoit de retirer d'ici la fin 2014 l'ensemble de ses troupes de combat qui portent à bout de bras le gouvernement et de confier la sécurité du pays aux fragiles forces afghanes.
AFP/VNA/CVN