L'armée américaine va quitter l'Irak avant fin 2011

Le président Barack Obama a annoncé le 21 octobre le retrait des quelque 39.000 soldats américains encore stationnés en Irak d'ici à la fin de l'année, mettant fin à près de neuf ans d'un conflit engagé par son prédécesseur George W. Bush.

«Aujourd'hui, je suis en mesure d'annoncer, comme promis, que le reste de nos troupes présentes en Irak rentreront d'ici à la fin de l'année. Après près de neuf années, la guerre menée par les États-Unis en Irak sera finie", a dit M. Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche.

L'annonce de M. Obama est survenue après une visioconférence avec le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki et l'échec des négociations visant à maintenir des troupes américaines.

Bagdad a assuré que les deux responsables étaient sur la même longueur d'onde. "Les points de vue des deux dirigeants étaient identiques quant à la nécessité d'engager une nouvelle phase de relations stratégiques, après avoir mené à bien le retrait (des troupes américaines) à une date précise à la fin de l'année", a réagi M. Maliki selon une déclaration diffusée par son bureau.

Le président des États-Unis s'est défendu d'abandonner l'Irak et averti à demi-mot le voisin iranien que Washington resterait vigilant. "De même que les Irakiens ont tenu bon pendant la guerre, j'ai bon espoir qu'ils sauront construire un avenir à la hauteur de leur histoire", a déclaré M. Obama. "Nous resterons les partenaires d'un Irak qui contribue à la sécurité régionale et à la paix, de même que nous appelons les autres pays à respecter la souveraineté de l'Irak", a-t-il dit.

Le départ des troupes à la fin de l'année faisait déjà l'objet d'un accord signé en 2008 entre les deux pays. Mais Washington et Bagdad négociaient afin de maintenir un contingent de quelques milliers d'hommes pour former des soldats irakiens.

Les discussions butaient sur le statut juridique des troupes américaines après 2011. Washington exigeait une immunité totale pour ses militaires, les mettant à l'abri de toute poursuite judiciaire en Irak, ce que Bagdad refusait.

Le secrétaire à la Défense américain Leon Panetta a toutefois laissé entendre que la porte restait encore ouverte pour un futur accord avec Bagdad, indiquant qu'un "processus de négociation" serait engagé une fois le retrait achevé.

"Nous sommes prêts à répondre à leurs besoins en termes 'entraînement", a ajouté le chef du Pentagone, citant en exemple l'achat par Bagdad d'avions de chasse américains F16 sur lesquels les pilotes et mécaniciens irakiens devront être formés.

Partir "la tête haute"

M. Obama a également annoncé que M. Maliki se rendrait à la Maison Blanche en décembre, au moment où les deux pays reprendront des relations normales entre États souverains.

Il a rappelé qu'il avait fait campagne en 2008 contre l'intervention de son pays. Il a depuis envoyé des dizaines de milliers de troupes en renfort en Afghanistan, dont les premières s'apprêtent à quitter le pays dans le cadre d'un transfert de la sécurité aux forces afghanes d'ici à 2014.

"Les États-Unis avancent en position de force", a assuré le président. "La longue guerre d'Irak prendra fin d'ici à la fin de l'année. La transition en Afghanistan prend forme et nos soldats rentrent enfin à la maison", a-t-il souligné. Les soldats quitteront Bagdad "la tête haute, fiers de leur réussite".

M. Obama a estimé que la fin de l'intervention de son pays reflétait "un transition plus vaste". "Le flux de la guerre se retire", a-t-il observé.

AFP/VNA/CVN

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