En six discours publics, au cours d'arrêts impromptus dans des restaurants, des écoles et des petits commerces, le président a martelé son message : la classe moyenne souffre de la crise et le Congrès doit l'aider.
Le plus souvent sans cravate et en bras de chemise, M. Obama s'est présenté comme une figure rassembleuse : "je ne suis pas le président démocrate, je ne suis pas le président républicain, je suis le président des États-Unis", a-t-il lancé le 19 octobre à North Chesterfield (Virginie, Est), sa dernière étape après 1.000 km de route depuis Asheville en Caroline du Nord (Sud-Est).
Reconnaissant que "les gens souffrent" toujours des effets de la crise, M. Obama a affirmé que la solution résidait dans le plan de 447 milliards de dollars qu'il a envoyé le mois dernier au Congrès, combinant mesures de relance et allègements fiscaux pour la classe moyenne et les PME. Mais le 11 octobre, le Sénat, où l'opposition républicaine détient une minorité de blocage, a refusé d'examiner ce plan dans son ensemble. Le président souhaite désormais que le Congrès examine séparément ses différents éléments.
Le premier volet qu'il veut voir adopter concerne une aide de 35 milliards de dollars aux collectivités locales pour sauvegarder les emplois de policiers, de pompiers et d'enseignants. Le 19 octobre, dans une base militaire de Virginie, il a aussi défendu un dispositif d'aide à l'embauche des anciens combattants.
Les républicains s'opposent à toute mesure de relance, affirmant que le plan de 787 milliards de dollars voté au début de la présidence démocrate en 2009 a non seulement fait la preuve de son inefficacité, mais davantage creusé la dette record du pays.
Les adversaires de M. Obama sont aussi hostiles au financement du dispositif, assuré en particulier par une hausse de la fiscalité des plus riches. Pour le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ce plan reviendrait à "augmenter les impôts d'un peu plus de 300.000 entrepreneurs".
C'est dans ce contexte de durcissement que le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a dit vouloir organiser vendredi un premier vote procédural sur le premier volet du plan.
Même s'il est adopté, ce qui n'est pas assuré vu la méfiance qu'il inspire même à certains sénateurs démocrates, la Chambre des représentants devra ensuite le voter en termes identiques. Or, les républicains détiennent la majorité absolue dans cette assemblée et ont fait bloc dans le passé contre l'administration Obama.
AFP/VNA/CVN