La Premier ministre, Yingluck Shinawatra, a prévenu samedi que la crise pourrait durer "quatre à six semaines", appelant les habitants de la capitale à se préparer à des inondations qui risquent d'atteindre un mètre par endroits. "Les eaux ont atteint Bangkok, le coeur de l'économie et de l'administration, et nous devons sécuriser tous les lieux importants", a-t-elle ajouté.
Les autorités, qui ont ouvert il y a quelques jours les écluses des canaux qui traversent la mégalopole de 12 millions de personnes pour évacuer une énorme masse d'eau venue du Nord, se battent sur plusieurs fronts.
Désormais, le niveau de la Chao Phraya fait l'objet d'une "grande inquiétude", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Samedi, le fleuve a débordé par endroits, causant des inondations limitées dans des districts du centre, dont le cœur de la vie politique, et obligeant à une nouvelle course contre la montre pour combler les fuites avant la prochaine marée haute le 23 octobre dans l’après-midi.
L'administration de la capitale a appelé 3.000 personnes vivant sur ses rives à partir.
Dans le nord de la ville, où des canaux ont débordé et inondé plusieurs quartiers depuis vendredi, l'eau se rapprochait de l'aéroport de Don Mueang (vols intérieurs), dont un terminal accueille des milliers d'évacués et qui est protégé par des murs de sacs de sable.
"La situation semble sous contrôle, nous voyons moins d'eau déborder et l'armée travaille à arrêter les fuites", a assuré le 23 octobre le responsable du district de Don Mueang, Phumpat Damrongkiatisak.
Le gouvernement a longtemps tenté d'empêcher la capitale d'être gagnée par les eaux après une mousson surabondante qui a déjà tué plus de 350 personnes.
Les journées du 28 au 30 octobre devraient être un nouveau moment crucial, avec une grande marée qui va rendre plus difficile l'évacuation de l'eau vers la mer.
Un total de 28 provinces sont inondées, neuf millions de personnes sont concernées. Au total, 113.000 personnes ont été admises dans des centres de secours.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé de son côté que le royaume était, comme tout pays aux prises avec des inondations majeures, en proie à des risques d'épidémies.
"Bangkok fait face aux mêmes risques que les autres zones inondées mais en plus grande quantité", a expliqué Maureen Birmingham, représente de l'agence onusienne en Thaïlande. "Beaucoup d'agences (des Nations unies) sont conscientes qu'il pourrait y avoir des besoins importants".
AFP/VNA/CVN