L'institution a formellement adopté la création d'un outil annoncé par le G20 lors de son sommet de Cannes au début du mois, la Ligne de précaution et de liquidité (LPL).
La nouveauté est en apparence limitée : cette LPL remplace la Ligne de crédit de précaution créée en août 2010, avec le même plafond et les mêmes exigences pour les États membres. Mais alors que l'ancienne ligne était conçue pour être gardée en réserve, la nouvelle est prévue pour être éventuellement utilisée en urgence.
Le FMI espère ainsi "briser les chaînes de la contagion" des crises économiques et financières.
Théoriquement, le FMI peut désormais mettre à disposition de l'Italie 45,5 milliards d'euros sur six mois, sans passer par la procédure plus lourde qui encadre les prêts à trois autres membres de la zone euro, la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Mais il souhaite visiblement ne rien imposer à la huitième économie mondiale.
Des responsables du Fonds ont insisté lors d'une conférence téléphonique sur le fait que l'institution avait travaillé plus d'un an à la conception de ce nouvel outil, qu'il n'était pas conçu sur mesure pour tel ou tel État membre, et qu'il convenait bien aux besoins de pays touchés par la crise de la zone euro sans en faire partie. "La réforme améliore la capacité du Fonds à fournir des financements pour la prévention et la résolution des crises. C'est un pas supplémentaire vers la création d'un filet de sécurité mondial efficace face à des interconnexions planétaires accrues", s'est félicitée la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, dans un communiqué. Mais du fait des tensions sur le marché de la dette du Vieux continent, les regards se tournent vers le FMI et la Banque centrale européenne (BCE). Ce nouvel instrument a donc immédiatement été interprété comme destiné à l'Europe.
Dans les vingt minutes qui ont suivi l'annonce, le cours de l'euro est monté de 0,3% par rapport au dollar.
AFP/VNA/CVN