>>Brésil: élections générales après une campagne à rebondissements
La plupart des bureaux de vote ont fermé à 17h00 (20h00 GMT). Mais comme il existe trois fuseaux horaires au Brésil, les derniers ne fermeront qu'à 19h00. Les premières tendances de la présidentielle devraient être connues très rapidement dans la foulée.
Dilma Roussef vote le 5 octobre à Porte Allegre |
Candidate du Parti des travailleurs (PT) pour un second mandat, Mme Rousseff, 66 ans, devra sans doute disputer un second tour, le 26 octobre, face à l'un des deux grands candidats du changement, le classique social-démocrate Aecio Neves ou l'atypique écologiste et ex-favorite de cette élection Marina Silva.
Longtemps relégué loin derrière ses deux rivales, M. Neves, candidat du puissant Parti social-démocrate brésilien (PSDB) de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002) a dépassé pour la première fois Marina Silva dans les sondages au terme d'un campagne riche en rebondissements.
Il obtiendrait 24 à 27% contre 21 à 24% pour Mme Silva.
Les électeurs du géant émergent d'Amérique latine sont partagés entre fidélité au bilan des conquêtes sociales initiées par l'ex-président Lula (2003-2010), le mentor de Mme Rousseff, et partisans d'un coup de barre libéral au centre pour relancer l'économie en panne.
Ils ont également voté pour élire leurs 513 députés fédéraux, 1.069 députés régionaux (scrutin de liste proportionnel à un tour), ainsi que 27 gouverneurs et un tiers du sénat (27 sièges) parmi plus de 26.000 candidats.
Urne flottante
Au cœur de l'Amazonie, Antonio Lopes da Silva, un pêcheur de 33 ans, s'est rendu en canoë, pour aller voter "en conscience, et améliorer ce pays", vers son bureau de vote flottant au milieu d'un lac.
Dans la mégapole industrielle de Sao Paulo, à 2.700 km de là, l'employée d'hôpital Eliana Veracruz, 60 ans, confiait : "Je vote PT pour tout ce qu'ils ont fait pour moi, même si j'ai peur que la situation économique actuelle nous affecte".
Eunice Daros, fonctionnaire de 46 ans à Brasilia, réclamait au contraire un "changement radical". "Les classes moyennes ont été les plus lésées par le PT. Nous payons plus d'impôts et ne recevons rien en échange tandis que les classes les plus basses reçoivent de l'aide sociale", se plaignait-il.
Des fans de la candidate Marina Silva brandissent un t-shirt où son portrait a été peint, le 4 octobre à Rio Branco |
Mme Rousseff a voté dans la matinée à Porto Alegre (Sud), berceau de l'altermondialisme, Aecio Neves, "serein", à Belo Horizonte, capitale de l'État de Minas, le deuxième plus peuplé du Brésil dont il a été deux fois le populaire gouverneur. Marina Silva a, elle, voté à Rio Branco, capitale de l'État amazonien d'Acre où elle née pauvre et à travaillé enfant à la récolte du latex, a appris à lire et à écrire à 16 ans, avant d'entamer un parcours militant hors du commun.
L'ex-président Lula a confié s'attendre à un duel classique PT-PSDB, les deux partis qui alternent au pouvoir depuis 20 ans. "Je crois que c'est ce qui va se passer. Ce sont deux forces politiques très fortes, et une candidature ne peut se défendre à partir de rien. Il faut une équipe et des militants", a-t-il déclaré dans une allusion à Marina Silva.
Propulsée dans la campagne après la mort dans un accident d'avion en août de son allié, le candidat du PSB Eduardo Campos, cette dernière avait pourtant déclenché un tsunami dans les sondages, avec sa promesse de "nouvelle politique" mi-gauche mi-libérale, en rupture avec le jeu des grands partis.
Au point que cette transfuge du PT avait un temps été donnée favorite au second tour contre Mme Rousseff.
Mais elle été rattrapée d'abord par Mme Rousseff, puis par M. Neves, poussés par les puissantes machines électorales de leurs partis.
AFP/VNA/CVN