L'ANP a également rejeté la demande de Chevron d'exploiter les gigantesques gisements de pétrole dit "pré-sal", en eaux très profondes sous une épaisse couche de sel découverts récemment.
L'ANP "suspend toute l'activité de forage de Chevron Brésil Ldta sur le territoire national jusqu'à ce que les causes et les responsabilités pour la fuite de brut aient été identifiées et que les conditions de sécurité dans la zone aient été rétablies", a dit l'agence dans un communiqué.
Dans la même décision, l'ANP "a rejeté la demande du concessionnaire pour forer un nouveau puits dans le champ pétrolifère de Frade dans le but d'atteindre le pré-sal", car cela "impliquerait des risques de nature identique à ceux survenus dans le puits qui a provoqué la fuite, mais plus importants et aggravés du fait de la plus grande profondeur".
Une fuite de brut a été constatée le 9 novembre dans un puits de forage à 1.200 mètres de profondeur près du champ pétrolifère de Frade, à 370 kilomètres au nord-est des côtes de Rio.
L'ANP a estimé qu'il y a eu "négligence" de la part de Chevron dans l'étude des données fondamentales pour le forage du puits.
Auparavant, le président de Chevron Brésil, George Buck, avait tenté de calmer la colère des Brésiliens et fait amende honorable devant la Commission de l'environnement de la Chambre des députés : "je présente mes sincères excuses à la population et au gouvernement brésilien", a-t-il dit.
La fuite a été colmatée et la nappe de pétrole a été réduite de 12 km² à 2 km² à la surface, selon les autorités brésiliennes. "Nous allons soigneusement enquêter sur l'accident et présenter les résultats au peuple brésilien" pour que "cela ne se reproduise pas ni ici, ni ailleurs", a dit M. Buck.
Le gouvernement brésilien et l'État de Rio de Janeiro ont promis d'infliger des amendes maximum à Chevron. À Rio, le secrétaire à l'Environnement de l'État, Carlos Minc, a déclaré que Chevron n'avait pas "opéré dans les conditions de confiance qui lui avaient été données". "La loi permet que des entreprises étrangères prospectent et exploitent du pétrole. Mais nous ne sommes pas une République bananière (...) Nous sommes la 7e économie du monde et nous voulons des technologies de plus en plus sûres", a déclaré M. Minc à la presse étrangère. "Il faut que cela nous serve d'alerte pour le pré-sal. Comment obtenir des richesses (avec le pétrole) tout en minimisant les risques. Nous ne pouvons mettre en danger notre + Amazonie bleue+ et sa biodiversité", a souligné M. Minc.
Le président de Chevron Brésil a affirmé que 2.400 barils de pétrole (environ 317 tonnes) s'étaient répandus dans l'océan entre le 8 et le 15 novembre, mais l'ANP a estimé la fuite à 3.000 barils et l'ONG écologiste SkyTruth à 29.904 barils (4.000 tonnes).
AFP/VNA/CVN