Quant à l'avenir du traité de Kyoto, le seul imposant des objectifs chiffrés des émissions de gaz à effet de serre à la plupart des pays industrialisés, il se fera sans les États-Unis, a confirmé l'émissaire américain Todd Stern. "Kyoto n'est pas sur la table pour les États-Unis, mais nous ne voyons pas cela comme un blocage", a assuré lors d'une conférence de presse M. Stern, pour qui le processus "doit s'ouvrir et intégrer toutes les plus grandes économies".
Les négociateurs de plus de 190 pays se retrouveront du 28 novembre au 9 décembre à Durban (Afrique du Sud) pour tenter de redonner un cap au processus onusien de lutte contre le réchauffement du climat. Les pays pauvres réclament qu'on y donne un avenir au protocole de Kyoto, qui n'a jamais été ratifié par les États-Unis.
La première période de cinq ans d'engagements pris au nom de "Kyoto" s'achève fin 2012 et plusieurs pays industrialisés -Japon, Russie et Canada- ne veulent plus se plier à un exercice auquel se refusent les États-Unis et auquel échappe la Chine.
Les Européens, qui pourraient prendre un nouvel engagement, réclament une "feuille de route" impliquant toutes les grandes économies pour aboutir à un "cadre contraignant" global qui pourrait être entériné en 2015 et entrer en vigueur vers 2020. "Nous avons travaillé de manière très constructive avec les Chinois", a affirmé Todd Stern le 22 novembre, et "toutes les principales parties ont fait des pas ensemble". Mais s'agissant d'un accord contraignant au-delà de 2020, "nous ne le ferions pas si toutes les principales économies n'y étaient pas elles-mêmes complètement", a-t-il observé.
Au sommet de Copenhague, les États-Unis s'étaient engagés pour une réduction de 17% du niveau de leurs émissions de 2005 d'ici à 2020.
Todd Stern a par ailleurs confirmé que les États-Unis soutenaient "vigoureusement" la mise en place du "Fonds vert", un mécanisme qui doit permettre aux pays riches d'aider les plus vulnérables, avec l'objectif de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
Il a souligné que l'argent serait apporté non seulement par les États, mais également par le secteur privé et d'autres mécanismes. Il a également espéré que certains pays en développement pourraient, "s'ils le choisissent", contribuer au Fonds.
AFP/VNA/CVN