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| Chris Bowen, ministre australien du Climat, le 17 novembre à Bélem, au Brésil. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon un accord qui doit encore être entériné, en novembre 2026, les dizaines de milliers de participants de la conférence climatique de l’ONU vont prendre la direction d’Antalya. La traditionnelle conférence pré-COP aura elle lieu dans le Pacifique, l'Australie réclamant la présidence des négociations.
Fin de l'impasse ? La prochaine COP dans un an devrait avoir lieu à Antalya en Turquie, à la suite d'un accord de principe mercredi 19 novembre avec l'Australie, une victoire diplomatique pour Ankara qui met fin à des mois d'un embarrassant bras de fer.
L'Australie a finalement cédé et s'est dite prête lors d'une réunion à Belem, au Brésil, à ce que la Turquie accueille la prochaine conférence sur le climat des Nations unies. Un accord était nécessaire car selon les règles des COP, un consensus est requis pour désigner les pays-hôtes. Mais l'Australie réclame la présidence des négociations durant l'année 2026, un partage des tâches qui serait très inhabituel.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a défendu "une grande victoire pour l'Australie comme pour la Turquie", sur la chaîne ABC. De son côté, Chris Bowen, ministre australien du Climat, a admis des "concessions importantes" de la part des deux pays.
En novembre 2026, les dizaines de milliers de participants de la conférence climatique de l'ONU prendraient donc la direction d'Antalya, station balnéaire courue de la côte méditerranéenne. Chaque année en janvier, la Turquie y organise un Forum diplomatique qui sert de vitrine du
Une nouvelle réunion doit être organisée cette semaine pour entériner tout accord. Un membre de la délégation turque a de son côté indiqué qu'un accord n'avait "pas encore" été scellé. Toute décision devra être entérinée par consensus des près de 200 pays réunis au Brésil cette semaine à la COP30.
La Turquie a ratifié son adhésion à l'accord de Paris sur le climat fin 2021, et les analystes jugent sévèrement ses engagements climatiques. Elle s'est engagée à la neutralité carbone d'ici 2053, trois ans après les pays européens, mais sa feuille de route actuelle est jugée "insuffisante de façon critique" par Climate Action Tracker. Le pays ne prévoit pas de baisse des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2035, seulement une croissance plus faible de ces émissions par rapport à la trajectoire actuelle.
Diplomatie offensive
Pour le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan, cette attribution marque la victoire d'une diplomatie offensive en marge des puissances occidentales, de la Mer Noire à Gaza et à la Corne de l'Afrique. Recep Tayyip Erdogan s'est notamment posé en médiateur dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. La Turquie a aussi joué les médiateurs entre l'Éthiopie et la Somalie, et soutient l'armée régulière au Soudan face aux paramilitaires. Récemment, elle a également accueilli à Istanbul des négociations entre le Pakistan et l'Afghanistan en vue d'un cessez-le-feu, sans succès.
Les conférences climatiques de l'ONU sont organisées à tour de rôle parmi cinq blocs régionaux qui doivent désigner par consensus en leur sein le pays-hôte, ce qui a déjà occasionné des bras de fer, mais rarement d'une telle ampleur. Pour cette année, le Brésil avait été choisi au nom des États d'Amérique latine et des Caraïbes. La COP a déjà désigné l'Éthiopie pour l'Afrique en 2027.
Mais les blocages persistaient pour 2026, au sein du groupe "Europe de l'ouest et aux autres États", qui comprend les pays européens, la Turquie, l'Australie, le Canada, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. L'Australie avait le soutien d'une grande majorité des pays du groupe mais la Turquie refusait de s'avouer vaincue. Elle avait proposé de coprésider le sommet, ce que l'Australie avait refusé. Si aucun pays ne cédait, la COP31 aurait par défaut pris place en Allemagne, où se situe le siège de l'ONU Climat.
AFP/VNA/CVN




