Alors que la plupart des analystes s'attendaient à une dégradation d'un ou de deux crans, Moody's a abaissé la note de l'Italie de trois crans à "A2" contre "Aa2" auparavant et l'a assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait encore l'abaisser à l'avenir.
Réagissant à cette décision, le gouvernement de Silvio Berlusconi a cherché à minimiser en soulignant qu'elle était "attendue" et qu'il "était en train de travailler avec la plus grande détermination pour atteindre les objectifs de finances publiques".
La décision de Moody's s'explique en premier lieu par "l'accroissement des risques" pesant sur le financement de la dette colossale de plus de 1.900 milliards d'euros du pays (environ 120% du PIB) alors que la crise de confiance dont l'Italie souffre a propulsé ses taux obligataires à des niveaux records.
Si pour l'agence, "le risque d'un défaut (de paiement) de l'Italie reste lointain", elle souligne néanmoins que la méfiance des investisseurs provoque une augmentation de la "vulnérabilité" de l'Italie dans son accès au marché à des taux soutenables.
Selon Moody's, l'Italie est en outre pénalisée par un assombrissement des ses perspectives de croissance en raison de "lacunes structurelles", comme la faible productivité et la rigidité du marché du travail, et d'un "affaiblissement des perspectives (de croissance) au niveau mondial".
Enfin, pour l'agence de notation, les "incertitudes politiques et économiques" font peser un risque sur la mise en oeuvre des mesures de rigueur afin d'atteindre les objectifs de réduction du déficit fixés par le gouvernement et notamment un retour à l'équilibre budgétaire dès 2013.
Moody's, qui avait entamé mi-juin son examen de la notation de l'Italie, devait initialement rendre sa décision mi-septembre mais avait décidé de se donner un peu plus de temps.
Cette dure sanction de l'agence intervient deux semaines après celle de Standard and Poor's, qui a abaissé la note italienne d'un cran à A contre A+ en raison des faibles perspectives de croissance du pays et de la "fragilité" du gouvernement. Standard and Poor's a été la première agence de notation à déclasser l'Italie depuis le début de la crise de la dette.
AFP/VNA/CVN