La zone euro reporte le sauvetage de la Grèce

La zone euro a décidé le 3 octobre de reporter à nouveau les décisions concernant un prêt crucial à la Grèce, à laquelle elle a demandé des efforts budgétaires supplémentaires mais dont elle a exclu un défaut de paiement et la sortie de la monnaie unique.

L'Eurogroupe envisage aussi d'accroître la force de frappe de son Fonds de secours pour pays en difficulté (FESF) afin de le rendre plus "efficace", mais sans augmenter son volume, a indiqué le président de ce forum des ministres des Finances de l'Union monétaire, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion à Luxembourg. "Nous demandons à la Grèce d'accepter des mesures supplémentaires" en terme d'économies pour 2013 et 2014, allant donc au-delà de celles qui viennent d'être annoncées pour cette année et la prochaine, a averti M. Juncker.

La zone euro a aussi réclamé davantage de privatisations d'entreprises.

Malgré un projet de budget 2012 passant par une réduction drastique du secteur public, Athènes a déjà alimenté les craintes de défaut de paiement en annonçant dimanche que son déficit public serait ramené à 8,5% du PIB en 2011 mais resterait du coup au-delà de l'objectif initial de 7,4%.

M. Juncker a expliqué qu'une réunion de l'Eurogroupe, envisagée un temps pour le 13 octobre afin de débloquer une tranche de prêts internationaux de huit milliards d'euros dont la Grèce pays a absolument besoin pour éviter la faillite, avait été "annulée", faute de pouvoir disposer de tous les éléments d'évaluation nécessaires à cette date. "L'Eurogroupe prendra une décision finale dans le courant du mois d'octobre" sur la base des conclusions de la mission en cours des créanciers de la Grèce, la troïka (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), actuellement à Athènes pour vérifier les progrès réalisés par le gouvernement.

Néanmoins, M. Juncker s'est voulu rassurant, affirmant que le pays serait "en mesure de remplir ses obligations" financières. "Un défaut de la Grèce sera évité", a-t-il encore assuré, ajoutant que "personne n'envisage une sortie de la Grèce de la zone euro".

De fait, la Grèce a indiqué qu'elle n'aurait pas besoin de financement pour éviter la faillite avant "la deuxième semaine de novembre", a précisé le ministre belge des Finances, Didier Reynders. "Il n'y a pas besoin d'une décision maintenant, ce qui fait qu'on attend le rapport complet de la troïka" pour décider du déblocage des huit milliards d'euros.

Quant au deuxième plan d'aide à la Grèce, de 109 milliards d'euros, promis le 21 juillet, il a vu tomber un obstacle à sa concrétisation le 3 octobre : les membres de la zone euro sont parvenus à un compromis sur les garanties demandées à Athènes par la Finlande en échange de nouveaux prêts, sujet qui bloquait le dossier depuis des semaines. Au final, Helsinki obtiendra bien des garanties, mais assorties de conditions dissuasives pour tout autre pays qui voudrait suivre son exemple.

Accroître la force de frappe du FESF

La réunion de le 3 octobre a également permis de préciser la position de l'Eurogroupe sur un autre outil essentiel pour éviter la contagion de la crise de la dette : le Fonds de secours pour pays en difficulté (FESF), qui a servi à aider l'Irlande puis le Portugal.

La zone euro envisage d'accroître sa force de frappe afin de le rendre plus "efficace", comme le réclament avec insistance les États-Unis, mais refuse en revanche d'augmenter son volume, a indiqué M. Juncker.

Un des moyens envisagés serait de recourir à l'effet de levier, un mécanisme financier fondé sur l'endettement de démultiplier sa capacité d'action.

Plusieurs scénarios circulent : le FESF pourrait se transformer en banque et s'approvisionner auprès du guichet de la Banque centrale européenne (BCE) sans aucune limite.

Il pourrait également jouer le rôle d'assureur auprès des détenteurs de titres de dette et couvrir leurs pertes à hauteur de 20-25% si un État faisait défaut ou encore, servir à garantir les rachats de dette publique de la BCE, une mission qu'elle remplit à contrecoeur et qu'elle souhaite vite abandonner. Les options impliquant la BCE ne devraient pas être celles privilégiées par la zone euro, a précisé le 3 octobre au soir M. Juncker, sans donner plus de détails.

Bourses mondiales en nette baisse

L'absence d'avancées sur le dossier grec continuait à faire chuter les Bourses européennes le 4 octobre, toutes les places ayant ouvert en baisse.

Après avoir clôturé en fort recul déjà le 3 octobre, Paris a commencé sur un repli de 1,44%, Francfort de 1,72%, Londres de 1,40% et Milan de 1,43%. Le 3 octobre la Bourse de New York a fini au plus bas depuis plus d'un an : le Dow Jones a perdu 2,36% et le Nasdaq 3,29%.

Peu après l'ouverture, la dégringolade s'accentuait. Paris perdait 3,05%, Londres 2,29%, Francfort 3,26%, Madrid 2,69% et Milan 2,43%.

La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part le 4 octobre encore en baisse (-1,05%), les investisseurs redoutant aussi une aggravation de la crise de la dette grecque et s'inquiétant de la chute de l'euro vis-à-vis du yen.

La place parisienne était également affectée par une chute vertigineuse du titre Dexia qui a atteint jusqu'à 37%, dans les premiers échanges, après qu'un conseil d'administration extraordinaire a laissé entrevoir la possibilité d'un démantèlement du groupe bancaire franco-belge, rattrapé par la crise.

AFP/VNA/CVN

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