La guerre des limousines déprime les entrepreneurs suisses

Encore récemment, les rues de Genève étaient inondées d'un flot discret de limousines transportant diplomates, banquiers privés, célébrités étrangères et surtout riches familles du Golfe venues prendre l'air sur les rives du Léman.Mais les affaires ne sont plus ceux qu'elles étaient pour les loueurs de limousines, principaux pourvoyeurs de cette faune très aisée.

En première ligne, la crise bien sûr qui a conduit de nombreuses banques, le gros de l'élite genevoise, à couper dans ses budgets.

Une des plus grosses institutions du secteur a récemment divisé sa flotte par 5 et licencié une partie du personnel qui s'en occupait, explique ainsi le responsable de l'association des loueurs de limousines (AGELLMC) Hassen Azad. Les faits sont là, en temps de récession, les clients préfèrent les taxis à une limousine à 130 francs suisses l'heure (85 euros). "Dans une crise, ce sont les premières dépenses qui sont coupées", reconnaît Hassen Azad, lui-même propriétaire d'une compagnie de location.

Au total, "la profession est dévastée", explique-t-il sans mâcher ses mots, citant également les 200 chauffeurs free-lance qui exercent dans la ville de 180.000 habitants.

D'autant qu'à ces temps difficiles, est venu s'ajouter la perte probable d'un des plus gros clients de la place : la famille royale saoudienne, une affaire qui fait des remous dans le milieu.

À l'instar de la famille royale, de nombreux potentats du Golfe sont habitués à prendre leurs vacances d'été sur les bords du lac Léman, se partageant entre shopping, excursions et check-up dans les cliniques réputées de la Confédération.

Tous ne se déplacent qu'en grand comité, mobilisant des centaines de chambres dans les hôtels 5 étoiles, quand ils n'ont pas de propriété locale, ainsi que des limousines par dizaines voire centaines et les chauffeurs qui vont avec.

De fait, l'été est la saison phare pour la profession car "nous avons beaucoup plus de demandes", reconnaît Hassen Azad. Mais 2009 s'annonce déjà plus difficile.

Genève se souvient encore de la dernière visite du roi Fahd dans sa maison de la banlieue huppée de Collonge-Bellerive en 2002, qui avait mobilisé plusieurs avions gros porteurs ainsi que 300 limousines, dont beaucoup avaient du être louées en Allemagne faute de stock disponible.

La visite de son fils de 81 ans, le prince héritier d'Arabie saoudite, Sultan Ben Abdel Aziz, à la fin du printemps s'annonce nettement moins lucrative. Car cette 3 aucune voiture ne devrait être louée en Suisse. Selon Hassen Azad, ce sont des "intermédiaires étrangers" qui ont organisé la venue de plus de 60 véhicules de luxe directement d'Allemagne, portant un coup aux loueurs genevois.

En principe, les importations ne sont autorisées que quand les marchés locaux sont saturés, s'insurge le responsable.

Les autorités helvétiques ont déjà donné leur aval à cette transaction particulière mais face à la colère des professionnels ont décidé d'organiser une réunion d'urgence avec les représentants hôteliers ainsi que l'Union des associations patronales et de la Communauté genevoise d'action syndicale.

Histoire de faire le point sur une affaire où s'enchevêtrent règlementations complexes et âpre compétition.

AFP/VNA/CVN

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