L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui rassemble les pays riches, prévoit une contraction de 4,3% de l'économie dans sa zone en 2009 et une stabilisation à -0,1% l'an prochain, sur fond de forte hausse du chômage.
L'horizon s'est nettement assombri ces derniers mois : en novembre dernier, l'OCDE prévoyait encore un recul de 0,4% cette année et une hausse de 1,5% en 2010.
"Aux États-Unis, au Japon, dans la zone euro et dans l'ensemble de la zone de l'OCDE, la production baissera de 4% à 7% cette année et restera généralement stagnante l'an prochain", indique l'OCDE dans un rapport établi en vue du sommet des pays avancés et émergents du G20, aujourd'hui à Londres.
"L'économie mondiale est en proie à sa récession la plus profonde et la plus synchronisée depuis des décennies. Cette récession, due à la crise financière, est aggravée par l'effondrement des échanges", souligne l'OCDE, qui table sur une reprise timide et progressive en 2010 grâce aux politiques mises en oeuvre.
Lors d'une conférence de presse, l'économiste en chef de l'OCDE, Klaus Schmidt-Hebbel, a précisé prévoir une croissance négative jusqu'à mi-2009, une croissance faible de mi-2009 à mi-2010 et une reprise plus vigoureuse ensuite.
Cette reprise est toutefois soumise à plusieurs conditions. "Le danger le plus grave est qu'avec l'affaiblissement de l'économie réelle, la santé des institutions financières se dégrade davantage, les obligeant à réduire leurs prêts" encore davantage.
La priorité est de remettre à flot le secteur financier et l'OCDE relève qu'il "faut s'efforcer de faire accepter à l'opinion publique que ces mesures indispensables seront très coûteuses et qu'elles le seront d'autant plus si l'on tarde à agir".
L'OCDE redoute aussi que l'action des gouvernements soit "insuffisante" pour rétablir la confiance dans les marchés financiers, tout en soulignant la fragilité de "certains" pays d'Europe de l'Est et "d'un nombre croissant" de pays en développement.
Le prix à payer pour la société sera lourd : le chômage augmentera "fortement" dans tous les pays de l'OCDE, "avec une pointe en 2010 ou au début de 2011".
Et dans la majorité des pays, il dépassera les 10% pour la première fois depuis le début des années 90. "Il doublera quasiment par rapport à son niveau de 2007 dans les pays du G7" (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada).
Concernant la nécessité d'une nouvelle relance budgétaire, prônée par Washington et Londres, mais écartée pour l'instant par Paris et Berlin, l'OCDE appelle à juger au cas par cas, en fonction "de l'intensité des effets négatifs de la crise", des déficits publics et de l'endettement des États.
AFP/VNA/CVN