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Les opportunités d’emploi pour les étudiants en génie physique sont très ouvertes à l’ère de la haute technologie. |
Photo : DHBK/CVN |
À l’heure où les technologies progressent rapidement, la génie physique joue un rôle clé en reliant les sciences fondamentales aux applications concrètes. Grâce à sa capacité à résoudre des problématiques interdisciplinaires — allant des nouveaux matériaux à l’électronique, en passant par les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle et l’automatisation — cette filière s’impose comme un moteur d’innovation et de développement durable.
Débouchés élargis à l’ère industrielle
S’exprimant dans le magazine électronique Giáo dục Việt Nam (Éducation du Vietnam) le Professeur associé Dang Duc Vuong, vice-doyen du Département de génie physique de l’Université polytechnique de Hanoï, souligne que cette discipline combine des connaissances en physique moderne, en sciences avancées, en ingénierie et en technologies de l’information pour former des étudiants capables d’analyser et de résoudre des problèmes techniques dans divers secteurs, en particulier ceux liés aux technologies de pointe.
Concrètement, les connaissances acquises trouvent des applications dans la recherche, le développement et la fabrication d’appareils électroniques utilisés tant dans la science que dans la vie quotidienne : écrans à cristaux liquides, téléviseurs intelligents, LED, panneaux solaires, puces semi-conductrices… autant de technologies présentes dans les appareils numériques modernes.
Les étudiants ont l'opportunité de bénéficier d’une solide formation en mathématiques et en sciences, leur permettant de s’adapter aux emplois interdisciplinaires dans des secteurs technologiques émergents. Ils acquièrent aussi des compétences pour appliquer les principes de la physique moderne aux usages industriels et scientifiques.
Par ailleurs, ils maîtrisent les outils d’analyse physique moderne pour mesurer, contrôler et évaluer la qualité des produits technologiques. Ils participent à la conception, à l’optimisation de solutions techniques, ainsi qu’à l’exploitation de chaînes de production intégrant innovations et hautes technologies.
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Une délégation de l'Université des sciences et technologies de Hanoï visite l'usine LG Innotek Vietnam dans la ville portuaire de Hai Phong. |
Photo : USTH/CVN |
Un représentant de la Faculté des sciences appliquées de l’Université de pédagogie technique de Hô Chi Minh-Ville confirme : "Actuellement, de grands groupes comme Intel, Samsung, On Semi, Coherent, Amkor… étendent leurs activités au Vietnam, créant de nombreuses opportunités d’emploi pour les étudiants en génie physique".
Les diplômés peuvent ainsi occuper des postes dans les domaines des semi-conducteurs et des capteurs : ingénieur en contrôle qualité de puces, ingénieur procédé pour optimiser la production, ingénieur en packaging et en tests, ou encore ingénieur d’application pour accompagner les clients.
Dans le secteur de la mesure et des capteurs, ils peuvent devenir ingénieurs d’application, en systèmes de mesure et de contrôle, ou encore ingénieurs de maintenance et d’étalonnage, pour garantir la précision des équipements industriels et de laboratoire.
En dehors du secteur privé, ils peuvent aussi devenir chercheurs ou enseignants dans les universités et instituts de recherche, au Vietnam comme à l’étranger.
Une discipline exigeante mais prometteuse
Cette année où est la première fois que l’Université de pédagogie technique de Hô Chi Minh-Ville propose la formation en génie physique. Elle est mise en phase avec les tendances technologiques actuelles, tout en assurant des bases théoriques et pratiques solides.
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Des enseignants et étudiants de la Faculté des sciences appliquées de l'Université d'enseignement technique de Hô Chi Minh-Ville visitent On Semiconductor. |
Photo : NTCC/CVN |
Les étudiants y bénéficieraient de laboratoires modernes, de projets de recherche, de stages en entreprise et du développement de compétences transversales telles que la créativité, la résolution de problèmes, le travail en équipe et la communication. Des méthodes pédagogiques innovantes - projets, modélisation, réalité virtuelle - favoriseront l’interactivité.
Des experts issus de grandes entreprises de semi-conducteurs et de capteurs interviendront régulièrement, partageant leur expérience concrète. L’Université développe également l’internationalisation de la formation à travers des partenariats avec des universités et instituts étrangers, ainsi que des programmes d’échange pour étudiants et enseignants.
Défis et solutions dans la formation
Étant une discipline exigeante en matière de réflexion analytique, de résolution de problèmes et de compétences pratiques, la génie physique nécessite des programmes adaptés aux réalités industrielles.
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Le Professeur Dang Duc Vuong souligne que les stages restent un point sensible, car les entreprises du secteur appliquent des normes strictes de sécurité et de confidentialité, limitant l’accès aux zones de production.
Pour y remédier, l’Université a développé des laboratoires d’entraînement dotés d’équipements modernes et organise des séances pratiques dans les laboratoires de recherche des enseignants. Des partenariats ont aussi été noués avec des entreprises comme LG Innotek (optoélectronique), Viettel (technologies de pointe), Seoul Semiconductor Vina (LED) et Qorvo (semi-conducteurs), afin d’offrir des expériences concrètes aux étudiants.
Face à l’évolution du marché, le Département adapte en permanence ses contenus : intégration de modules d’intelligence artificielle, d’apprentissage automatique, développement d’une spécialisation en packaging et test de semi-conducteurs (Semiconductor ATP).
"À l’ère de l’intelligence artificielle, les connaissances approfondies deviennent un atout concurrentiel. Notre programme développe les capacités d’analyse, d’évaluation, de comparaison et de résolution de problèmes à travers des projets et des travaux pratiques dès les premières années", affirme le Professeur Dang Duc Vuong.
Il note néanmoins deux défis majeurs : la maîtrise de l’anglais technique, encore limitée chez de nombreux étudiants, et le coût élevé des équipements spécialisés, qui pèse sur les budgets universitaires. Par ailleurs, les enseignants doivent constamment mettre à jour leurs contenus face à l’évolution rapide des technologies.
À Hô Chi Minh-Ville, on estime aussi que la formation demeure trop théorique et pas assez tournée vers la pratique. Le manque de collaboration avec les entreprises nuit à l’adéquation entre les compétences enseignées et les besoins du marché.
Le secteur souffre également d’un déficit d’investissement en recherche et développement, de l’absence de centres spécialisés dans les semi-conducteurs et capteurs, et d’un nombre limité de programmes de coopération internationale.
Pour combler ces lacunes, l’Université investit dans les équipements, développe les travaux pratiques, propose des projets semestriels, des simulations, des laboratoires virtuels et des stages encadrés chez de grands groupes comme Intel ou Onsemi.
En dehors des cours, clubs spécialisés, ateliers, concours d’innovation et visites d’entreprises permettent de mieux connecter les étudiants à la réalité industrielle.
Renforcer la coopération avec les entreprises
Pour sa part, l’ingénieur R&D au centre d’optoélectronique de Viettel, Vu Van Kiên, insiste sur l’importance de renforcer les liens entre universités et entreprises. Les stages, visites d’usines et échanges aident les étudiants à mieux comprendre les processus, les environnements industriels et les exigences professionnelles.
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Génie physique : un choix prometteur à l’ère des hautes technologies. |
Photo : VNA/CVN |
Il recommande d’augmenter la part des stages pratiques afin que les étudiants puissent appliquer leurs connaissances dans des situations réelles et renforcer leurs compétences techniques et comportementales.
Outre les savoirs scientifiques, Vu Van Kiên souligne l’importance des compétences transversales : rigueur, professionnalisme, travail d’équipe, planification, modélisation, analyse des données et des processus pour optimiser les systèmes ou améliorer les produits.
Il encourage également les étudiants à s’engager dans des laboratoires de recherche dès le début de leurs études, où ils pourront développer esprit critique, autonomie, compétences techniques et comportement professionnel — des qualités essentielles pour réussir leur intégration et leur évolution après l’obtention du diplôme.
Câm Sa - Dào Hiên/CVN