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"La décision a été prise par le président de la Cour, Ricardo Lewandowski, qui a accepté un recours présenté par le Parti populaire socialiste (PPS)" pour suspendre le blocage prononcé par une juge de l'État de Rio moins de quatre heures plus tôt, a indiqué un porte-parole de la plus haute instance judiciaire du Brésil.
Pour la quatrième fois depuis février 2015, la justice brésilienne avait ainsi bloqué mardi 19 juillet l'application très populaire WhatsApp, propriété du géant Facebook, qui permet d'échanger gratuitement des messages, des photos ou des vidéos.
Une juge de l'état de Rio de Janeiro a bloqué mardi 19 juillet la messagerie WhatsApp sur tout le territoire brésilien |
Dans une décision de 19 pages, cette juge de l'État de Rio, Daniela Barbosa, ordonnait à Embratel, une entreprise de téléphonie fixe, et à l'Anatel (Agence nationale de télécommunications), ainsi qu'à tous les opérateurs de téléphonie mobile du pays de "suspendre immédiatement l'application WhatsApp", sous peine d'"une amende de 50.000 réais (près de 14.000 euros) par jour".
La juge alléguait que Facebook fait preuve d'irresponsabilité en refusant de "fournir des informations qui seront fondamentales pour la réussite de l'enquête et plus tard afin de renforcer les preuves pendant le procès".
Un porte-parole de la messagerie au Brésil avait déclaré qu'"au cours des derniers mois, des personnes dans tout le Brésil ont rejeté le blocage des services comme WhatsApp" et qu'elle ferait appel.
"Des décisions comme celles-ci menacent la capacité des personnes à communiquer, pour gérer leurs affaires et vivre leur vie. Comme nous l'avons déjà dit, nous ne pouvons pas partager des informations auxquelles nous n'avons pas accès. Nous espérons voir ce blocage levé au plus vite", avait-t-il indiqué dans un e-mail.
«La société, principale victime»
Mais pour la juge, ceux qui se plaignent de la suspension de WhatsApp doivent savoir que "la principale victime, quand Facebook au Brésil n'obéit pas à une injonction judiciaire, est la société elle-même".
La magistrate avait en outre fustigé "l'impunité provoquée par ce refus de fournir des preuves alors que de nouveaux crimes sont commis et que le système judiciaire est dans l'incapacité d'arrêter les incidents ou de punir les responsables".
WhatsApp avait déjà été confrontée à plusieurs décisions du même type émanant des tribunaux brésiliens pour avoir refusé de donner des informations dans le cadre d'enquêtes.
Ces blocages avaient toujours fini par être levés, au maximum 72 heures après, par une instance supérieure.
Le cas précédent remontait au mois de mai, lorsque WhatsApp avait été bloqué sur ordre d'un juge de la ville de Lagarto (État de Sao Paulo) qui accusait Facebook de ne pas avoir fourni d'informations sur une bande de trafiquants de drogue locale. La suspension avait été levée par un juge de deuxième instance au bout de 24 heures.
En mars, la justice brésilienne avait ordonné la détention préventive de l'Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l'Amérique latine, pour les mêmes raisons. Son incarcération avait été qualifiée de "mesure extrême" par Facebook.
WhatsApp est installé sur plus de 90% des portables et smartphones du Brésil, un pays de plus de 200 millions d'habitants, et il est utilisé par plus de 100 millions de Brésiliens, selon des données de cette messagerie.