Attentat de Nice
Un SMS évoque des "armes", trois nouvelles interpellations

Un SMS évoquant des "armes" envoyé peu avant la tuerie, trois nouvelles interpellations : l'enquête progressait le 17 juillet pour cerner les éventuelles complicités de l'auteur de l'attentat de Nice, qui relance le débat sur l'efficacité de la lutte antiterroriste en France.

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Des policiers se tiennent, le 17 juillet, près du camion précipité sur la foule le soir du 14 juillet à Nice.

Le bilan de 84 morts, dont dix enfants et adolescents ainsi que de nombreux étrangers, pourrait encore s'alourdir. Le pronostic vital de 18 blessés, dont un enfant, est engagé, sur les 85 personnes toujours hospitalisées dimanche 17 juillet.

Devant un mémorial improvisé sur la Promenade des Anglais, des passants ont continué tout au long de la journée à déposer fleurs et messages : "Je penserai à vous le reste de mes jours", dit l'un. "Pourquoi nous ?", s'interroge un autre.

Les messes dominicales ont aussi permis à des fidèles fortement marqués par l'attentat d'exprimer une "douleur impossible à panser", mais aussi de prononcer "des mots de paix".

Jeudi soir 14 juillet, peu avant de foncer au volant d'un camion dans la foule qui venait d'assister au feu d'artifice du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait envoyé un SMS "se félicitant de s'être procuré un pistolet 7.65 et évoquant la fourniture d'autres armes", selon des sources proches du dossier.

Le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans "s'est également pris en photo au volant du camion" entre sa location le 11 juillet et le soir du carnage, avant de l'envoyer par SMS. Les enquêteurs s'attèlent à "identifier l'ensemble des destinataires" des messages.

Sept personnes sont en garde à vue, après la levée de celle de l'épouse de Lahouaiej-Bouhlel, dont il était séparé.

Des experts scientifiques de la police devant le camion criblé de balles de l'auteur de l'attentat sanglant de Nice, le 15 juillet.

Un homme de 37 ans, membre de l'entourage du tueur, a été interpellé dimanche 17 juillet à Nice, où un couple d'Albanais avait déjà été arrêté dans la matinée.

D'après un témoignage qui doit encore être étayé, l'homme de ce couple, âgé de 38 ans, est soupçonné d'avoir fourni le pistolet. Un des quatre hommes de l'entourage du tueur arrêtés vendredi 15 et samedi 16 juillet, âgé de 22 ans, est aussi soupçonné d'avoir fourni un soutien logistique, ce qu'il conteste.

Selon des sources policières, au moins une personne a évoqué en garde à vue un basculement "récent" vers "l'islam radical" de Lahouaiej-Bouhlel, un homme violent qui n'affichait jusqu'il y a peu aucun intérêt particulier pour la religion. L'attaque de Nice a été revendiquée par les jihadistes de l’État islamique, comme les attentats parisiens du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts.

Les 12 et 13 juillet, le tueur, jamais signalé pour radicalisation mais connu pour des violences, avait fait des repérages sur la Promenade des Anglais avec le camion, réservé dès le 4 juillet.

Dans un procès-verbal, l'un des policiers qui l'ont abattu dans la foulée du carnage raconte avoir vu, dans le camion "accidenté", le chauffeur commencer à tirer, "une arme de poing dans la main droite". Lors des échanges de tirs, le tueur s'est couché avant de réapparaître sur le siège passager. Encore des tirs croisés, puis sa tête est tombée "en arrière sur le montant de la fenêtre".

Premiers permis d'inhumer

Pour contrer la menace, Bernard Cazeneuve a appelé samedi soir 16 juillet "tous les Français patriotes" à rejoindre la "réserve opérationnelle" qui compte 12.000 volontaires (9.000 de la gendarmerie nationale, 3.000 de la police). Évoquant un "attentat d'un type nouveau" qui "montre l'extrême difficulté de la lutte antiterroriste", le ministre de l'Intérieur a aussi promis de "renforcer la présence des forces de sécurité" sur le terrain.

Le président François Hollande a lui lancé samedi 16 juillet un appel à la "cohésion" et à "l'unité" nationale, quand l'opposition, à un an de la présidentielle, critique vivement son action face à la menace jihadiste.

En réponse à ces critiques, le Premier ministre Manuel Valls a pris à partie "certains politiques irresponsables" qui "disent que cet attentat était évitable". "Je ne veux pas de polémiques inutiles", a tranché le Premier ministre.

Les premiers permis d'inhumer, "au moins une dizaine", devaient être délivrés dimanche aux familles, a annoncé le parquet de Paris, ce qui permettra d'engager "les premières restitutions de corps". Et la secrétaire d’État à l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a elle déclaré que les premières indemnisations interviendraient "dès la fin de la semaine prochaine".

"Vous n'êtes pas seuls", a lancé Mgr Denis Jachiet, lors d'une messe en hommage aux victimes en la cathédrale Notre-Dame de Paris. "Il faut se rendre à l'évidence", a-t-il poursuivi, "nous sommes impuissants devant cette forme de terrorisme", a ajouté le vicaire général du diocèse de Paris, tout en appelant à ne pas "céder à l'esprit de haine ou de jugement" pour mieux "relever le défi de la fraternité" notamment à l'égard de "nos frères musulmans".

Le deuil national de trois jours, entamé samedi 16 juillet, culminera lundi midi 18 juillet avec une minute de silence. François Hollande la suivra au ministère de l'Intérieur, après un nouveau conseil de Défense et de Sécurité à 09h00 à l’Élysée, tandis qu'à Nice ce moment de recueillement sera observé au monument du Centenaire.

AFP/VNA/CVN

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