L’or a toujours la cote en Pologne, même au fond de l’eau

Jeunes et vieux, jusqu’aux genoux dans l’eau, l’œil pétillant, ils scrutent avec application la boue au fond de la rivière. Car cette rivière vaut de l’or, au sens propre du terme.

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Les participants lors des championnats internationaux en Orpaillage à Zlotoryja, en Pologne.

Chaque année, avec l’arrivée des beaux jours, les passionnés ratissent le lit de la rivière Kaczawa, près de Zlotoryja, dans le Sud-Ouest de la Pologne, à la recherche d’infimes particules dorées.

Une grande patience est requise et elle s’avère parfois payante pour les plus aguerris.

«À chaque fois que je suis dans cette rivière, je trouve au moins une dizaine de morceaux d’or, plus de nombreuses petites particules. Les plus ambitieux parviennent à ramasser 3 à 4 grammes d’or par jour», assure Jaroslaw Dudkiewicz, membre dirigeant de la Confrérie des chercheurs d’or polonais.

Un de ses confrères, Tadeusz Osilewicz, reconnaît avoir contracté la fièvre de l’or il y a près de 25 ans. Et peu importe si le résultat de centaines d’heures passées dans l’eau tient dans une petite boîte...

Championnats d’orpaillage

Ses fioles contiennent au total une once d’or, soit un peu plus de 30 grammes. «Je comptais donner cet or à ma fille pour qu’elle en fasse des alliances pour son mariage, dit-il. Mais elle n’en a pas voulu, alors je fais juste une collection. Je ne suis pas riche mais heureux de posséder de l’or que j’ai trouvé moi-même».

La ruée vers l’or à Zlotoryja a commencé au XIIe siècle.

Une pépite d’or de 4 g, provenant des championnats internationaux en Orpaillage à Zlotoryja, en Pologne.

À l’époque, il se disait que les mineurs parvenaient à extraire plus de 50 kilogrammes d’or par an... Aussi la ville avait-elle été initialement baptisée Aurum, qui veut dire «or» en latin, avant d’être renommée Goldberg, «mont d’or» en allemand. C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que la région, devenue polonaise mais toujours fidèle au métal jaune, a finalement pris le nom pittoresque de Zlotoryja, «creuse-l’or».

Elle s’est enrichie d’un musée de l’or qui prend soin de préserver son brillant passé. «Sur la carte de l’Europe papale du XIIIe siècle, seules deux villes polonaises étaient indiquées : Wroclaw (devenue Breslau à l’époque allemande) et Zlotoryja. Ce n’était pas donné à toutes les villes d’y figurer. Il fallait le mériter», s’enorgueillit le directeur de l’établissement, Zbigniew Gruszczynski.

Affluant de Pologne et d’Allemagne, les chercheurs d’or creusaient aussi des tunnels dans les montagnes environnantes.

Mais les réserves d’or facilement exploitables à Zlotoryja se sont épuisées dès le milieu du XIVe siècle et la ville s’est reconvertie dans la fabrication de la bière et de tissus.

Aujourd’hui, l’exploitation industrielle de l’or est jugée non rentable, et les mines d’autrefois sont devenues des attractions touristiques.

Mais l’or, lui, est toujours là

L’archéologue Witold Laszewski, le confirme avec une précision scientifique. «Nous avons calculé la quantité d’or qui a pu être accumulée dans les terrils au Moyen-Âge. Nous estimons qu’il y a environ 5 kilos d’or sous les rues de Zlotoryja», dit-il.

Pour perpétuer la tradition, Zlotoryja accueille chaque année les championnats internationaux d’orpaillage, le dernier week-end de mai.

Une compétition ouverte à tous, y compris aux femmes et aux enfants.

La règle : trouver le plus vite possible les morceaux d’or contenus dans un seau rempli de sable. L’actuel recordman du monde n’a mis que 52 secondes...


AFP/VNA/CVN

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