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Un policier à Baton Rouge (Louisiane), le 17 juillet. |
Trois policiers sont morts et trois autres ont été blessés par balles dimanche matin 17 juillet dans la capitale de la Louisiane, dans des circonstances qui restent confuses.
L'homme qui a tiré sur les policiers "a été abattu et est mort", a indiqué dans une conférence de presse le chef de la police de l'État de Louisiane, le colonel Mike Edmonson, qui n'a donné aucune explication sur les motivations possibles du tireur.
L'un des policiers blessés est dans un état critique, selon le responsable policier.
Le président Obama a annoncé qu'il s'exprimerait sur le sujet à 20h30 GMT depuis la Maison Blanche.
La fusillade s'est produite dans une ville marquée par de fortes tensions raciales et de nombreuses manifestations contre les violences policières, après la mort début juillet d'Alton Sterling, un vendeur ambulant noir abattu par un policier.
Dans un communiqué diffusé par la Maison Blanche, le président Obama a déjà dénoncé un "acte de lâches".
"Pour la deuxième fois en deux semaines, des agents de police, qui mettent leur vie en danger tous les jours pour protéger la nôtre, ont été tués lâchement alors qu'ils faisaient leur travail", a souligné le président.
"Ces attaques sur des fonctionnaires, contre l'État de droit et une société civilisée, doivent cesser", a-t-il ajouté.
Des riverains d'une station de lavage de voiture ont téléphoné à la police en début de matinée dimanche 17 juillet pour les prévenir qu'un homme armé d'une arme longue et vêtu de noir se trouvait dans les parages.
Des coups de feu ont éclaté très vite après l'arrivée des premiers policiers sur place, a expliqué le colonel.
Sur la chaîne de télévision locale WAFB9, le maire de Baton Rouge Kip Holden a appelé au calme, redoutant une nouvelle poussée de tension.
"Ne laissons personne définir cette communauté par des actes absurdes de violence", a-t-il déclaré.
"Notre pays est divisé et hors de contrôle", a réagi sur Twitter le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump.
"Nous réclamons la loi et l'ordre", a-t-il ajouté, en référence à l'un de ses slogans de campagne.
Une vidéo mise en ligne par la chaîne de télévision WAFB9 montre des policiers arrivant sur les lieux de la fusillade et on peut distinctement entendre des coups de feu.
On entend d'abord une succession de tirs espacés et ensuite un feu bref mais nourri.
Photo-montage créée le 7 juillet d'extraits d'une vidéo montrant notamment un homme noir agonisant, dans le Minnesota aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Baton Rouge a été le théâtre ces dernières semaines de nombreuses manifestations souvent réprimées de manière très musclées par la police, après la mort d'Alton Sterling.
Assassiner des policiers
La vidéo amateur de ses derniers instants, amplement relayée sur internet, a provoqué une vague d'indignation redoublée le lendemain par la nouvelle qu'un autre Noir, Philando Castile, avait été tué par un policier, cette fois dans le Minnesota (Nord).
C'est au cours des nombreuses manifestations dans le pays pour dénoncer les violences policières, qu'un homme seul a abattu cinq policiers à Dallas, le 7 juillet avant d'être tué par les forces de l'ordre.
Micah Johnson, ancien combattant noir américain, a affirmé vouloir tuer des policiers blancs en réponse à la mort de deux Noirs la même semaine sous les balles des forces de l'ordre.
La semaine dernière, la police de Baton Rouge avait indiqué avoir arrêté trois personnes qui avaient pour projet d'assassiner des policiers.
L'un des suspects interpellés, Antonio Thomas, âgé de 17 ans, a dit "pendant son interrogatoire que lui ainsi que trois autres suspects ont volé les armes et allaient se procurer des balles pour tirer sur la police", selon un communiqué de la police publié mardi.
La législation des armes à feu en Louisiane permet de facilement se procurer des armes y compris des fusils d'assaut semi-automatiques.