Mme Merkel doit rencontrer le Premier ministre indien Manmohan Singh et la présidente de l'Union indienne Pratibha Patil lors d'une étape d'un jour à New Delhi, avant de poursuivre sa tournée asiatique qui doit la mener à Singapour. Outre des discussions sur les liens commerciaux bilatéraux, la chancelière allemande devrait évoquer avec ses interlocuteurs indiens deux sujets majeurs qui les opposent : la nomination du remplaçant du Français Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) et le nucléaire. L'Allemagne soutient la candidature de la ministre française des Finances, Christine Lagarde, donnée comme favorite, mais les pays émergents, dont l'Inde, critiquent la mainmise des Européens sur le poste de directeur général du FMI.
En vertu d'un accord tacite, la direction du Fonds a toujours été allouée depuis 1946 à un Européen, tandis que les Américains occupent celle de la Banque mondiale.
Concernant le nucléaire, l'Allemagne a annoncé lundi sa décision d'arrêter ses derniers réacteurs atomiques en 2022, au terme d'une réflexion sur l'abandon du nucléaire civil engagée par Mme Merkel après la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima au Japon en mars dernier.
L'Inde a de son côté annoncé son intention de poursuivre son ambitieux programme nucléaire pour soutenir sa forte croissance économique et a discuté avec les géants mondiaux du secteur pour construire de nouveaux réacteurs.
L'Allemagne est le premier partenaire européen de l'Inde avec des échanges commerciaux estimés à 15,4 milliards d'euros en 2010.
Mme Merkel va aussi avoir à coeur de plaider la cause de l'Eurofighter, développé par un consortium européen comprenant l'Allemagne, actuellement en compétition avec le Rafale de Dassault pour remporter un gigantesque appel d'offres de 126 avions de chasse pour moderniser l'armée indienne.
AFP/VNA/CVN