À Milan, après le dépouillement des bulletins dans 1.195 des 1.251 bureaux de vote, le candidat de la gauche Giuliano Pisapia menait avec 55,10% contre 44,89% à la maire sortante de Milan, Letizia Moratti, candidate du Peuple de la liberté (PDL), le parti du chef du gouvernement.
Capitale économique du pays, Milan est la ville natale et le fief électoral de la droite de M. Berlusconi depuis 18 ans ainsi que le siège de son empire médiatique Fininvest. Ces 15 dernières années, la gauche n'était jamais parvenue jusqu'au ballottage, perdant systématiquement au premier tour.
À Naples, l'entrepreneur Gianni Lettieri, pourtant arrivé en ballottage favorable à l'issue du premier tour, a reconnu sa défaite auprès de l'ex-magistrat Luigi de Magistris. Après dépouillement des bulletins dans 750 des 886 bureaux de vote, M. de Magistris, avait remporté 65,37% contre 34,62% à son rival.
"Nous avons perdu" , a sobrement commenté Carlo Giovanardi, secrétaire d'État à la famille. Les candidats du centre-droit ont également été battus à Cagliari, Trieste, Novare, fief de la Ligue du Nord, allié crucial de M. Berlusconi.
"Nous allons vers une phase de grande incertitude politique (...) car la majorité sortie des législatives (il y a trois ans, ndlr) et siégeant au parlement est différente de la majorité qui ressort dans le pays après les municipales" , a réagi Beppe Pisanu, ex-ministre de droite de l'Intérieur et président de la Commission antimafia.
"La droite a perdu et nous devrons analyser (ce résultat) et tenter de donner des réponses avec la politique de notre gouvernement" , a déclaré pour sa part le vice-président des députés du PDL, Gaetano Quagliariello.
Le vote à Milan était considéré comme un test national pour Silvio Berlusconi, même si M. Pisapia a exclusivement mené campagne sur des questions locales.
Depuis plusieurs jours, M. Berlusconi, qui avait mis tout son poids dans la balance au premier tour, cherchait à relativiser la portée d'un double revers à Milan et à Naples. "Le résultat n'aura pas d'effet sur le gouvernement" , a-t-il assuré à des proches, en se disant certain du soutien de la Ligue.
"Nous avons perdu, c'est évident, mais maintenant il faut garder son calme et aller de l'avant, la majorité est déterminée et unie. Chaque fois que je subis une défaite, je triple mes forces" , a réagi Silvio Berlusconi, de Bucarest où il se trouve en visite officielle.
M. Berlusconi espère faire oublier rapidement ce revers et, selon les analystes, même s'il devait y avoir des élections anticipées, il ne les envisage pas avant le printemps 2012, un an avant l'échéance normale de 2013.
AFP/VNACVN