La Bourse de Paris plombée par le PIB américain

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 0,95% jeudi 22 décembre, le pessimisme de Wall Street s'étant propagé à l'Europe après la publication d'indicateurs économiques solides qui ont ravivé les préoccupations liées au resserrement monétaire.

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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 62,27 points à 6.517,97 points, après un début de séance pourtant dans le vert. La veille, il avait pris 2,01%, lors de sa meilleure séance depuis le 4 novembre.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis au 3e trimestre a été révisée en hausse, a annoncé le département du Commerce, et s'établit à 3,2% en rythme annualisé, ce qui a surpris les analystes. Ce chiffre avait déjà été révisé à la hausse.

"C'est paradoxal mais le marché attend des mauvaises nouvelles sur l'économie américaine", afin de concrétiser les espoirs des investisseurs de voir la Réserve fédérale américaine changer de ton dans sa politique monétaire, explique Charles de Riedmatten, gérant actions de Myria AM. "Les données sont toujours très solides, donc on risque de continuer sur un rythme de hausses des taux réunion après réunion", complète-t-il.

En Europe, la détermination des banquiers centraux ne faiblit pas non plus : "les hausses de 50 points de base pourraient devenir la nouvelle norme à court terme" et "pour un certain temps", a réaffirmé au journal Le Monde le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos. "Les mesures prises jusqu'à présent vont avoir un effet sur l'inflation, mais nous devons faire plus encore", a-t-il prévenu.

Les investisseurs ont de plus réagi négativement aux résultats inférieurs aux attentes publiés par le fabricant de semi-conducteurs Micron, qui a rapporté un chiffre d'affaires en repli de 38% et une perte nette au premier trimestre de son exercice décalé.

"Micron est en bout de chaîne, donc cela confirme un ralentissement des commandes et donc un ralentissement de l'économie", commente Charles de Riedmatten. Les volumes d'échanges sur le CAC 40 n'ont pas dépassé 2,5 milliards d'euros, un niveau faible qui peut amplifier les variations.

L'automobile patine

Les actions très dépendantes de la conjoncture économique ont été pénalisées vendredi, signe que les craintes de récession sont bien présentes dans l'esprit des investisseurs. Le secteur automobile a particulièrement reculé : Renault a terminé bon dernier du CAC 40, en baisse de 3,72% à 31,21 euros. Stellantis a cédé 3,22% à 13,11 euros, Valeo 4,49% à 16,50 euros et Faurecia 3,40% à 13,50 euros. D'autres valeurs industrielles ont souffert, à l'instar de Schneider Electric (-2,30% à 130,84 euros) et Legrand (-2,11% à 75,04 euros).

Orpea encore déprécié

L'action du groupe d'Ehpad privés Orpea a chuté de 5,26% à 5,79 euros. Orpea a presque doublé mercredi 21 décembre le montant anticipé de ses dépréciations d'actifs, à un niveau se situant entre 5 et 5,4 milliards d'euros, contre 2,1 à 2,5 milliards d'euros prévus précédemment. Depuis le début de l'année, le titre a chuté de 93,42%, la plus forte chute en 2022 pour les valeurs du SBF 120, en raison du scandale sur le traitement de ses résidents.

AFP/VNA/CVN


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