Plus forte chute de la Bourse de Paris en neuf mois, après la BCE

La Bourse de Paris a été fortement chahutée jeudi 15 décembre par le ton bien plus agressif qu'attendu de la Banque centrale européenne, qui a préparé le terrain pour de futures hausses de ses taux afin de lutter contre une inflation persistante.

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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'indice vedette CAC 40 a chuté de 3,09%, soit 208,02 points pour terminer à 6.522,77 points. C'est la plus forte baisse depuis le 4 mars, et l'indice tombe à son plus bas niveau de clôture depuis le 9 novembre.

En baisse dans la matinée, après les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la cote parisienne a décroché avec les mesures annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) puis la conférence de presse de sa présidente Christine Lagarde.

"Nous avons encore du chemin à faire", "nous devons aller plus loin", "nous sommes dans un long match" : Mme Lagarde a multiplié les formules pour faire passer le message de fermeté de la BCE qui a relevé ses taux directeurs de 0,50 point de pourcentage après une hausse de 0,75 point de pourcentage lors des deux précédentes réunions.

Les investisseurs s'attendent désormais "à une nouvelle hausse de 0,5 point de pourcentage lors des deux prochaines réunions", décrypte Nicolas Leprince, gérant d'Edmond de Rothschild AM.

L'institution de Francfort a relevé ses prévisions d'inflation pour les années à venir et ne pense pas atteindre sa cible de 2%, même en 2025.

La BCE a aussi donné le coup d'envoi de la réduction de son bilan, gonflé par des années d'achats massifs de dettes pour soutenir l'économie pendant les périodes de crise.

Les taux d'intérêt des dettes souveraines ont flambé : l'emprunt à 10 ans français est rémunéré à 2,58% contre 2,42% mercredi 14 décembre. L'augmentation est même plus spectaculaire pour l'Italie (4,13%, contre 3,85% la veille).

Ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle qu'ont subie les investisseurs: les données économiques en Chine ou aux États-Unis ont été en-dessous des attentes, mettant en lumière le risque d'une récession.

En France, l'économie devrait plonger dans le rouge au quatrième trimestre avant de rebondir légèrement en 2023, échappant à la récession malgré la crise énergétique qui continuera à pousser l'inflation jusqu'à un pic de 7% sur un an, a estimé l'Insee jeudi 15 décembre. L'institut a également revu en légère baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de 2022, à 2,5% (contre 2,6% précédemment).

Le luxe grimace

La chute de la consommation des ménages en Chine a plombé les valeurs du luxe, poids lourd de la cote parisienne. Kering a chuté de 5,57% à 495,50 euros, Hermès de 5,01% à 1.499 euros et LVMH de 3,55% à 701,60 euros.

Carrefour fait face

Trois valeurs du CAC 40 ont progressé et une seule significativement : Carrefour qui a pris 1,35% à 15,82 euros, mais le groupe avait nettement baissé mercredi 14 décembre après une note d'analyste négative.

D'autres valeurs défensives s'en sont aussi bien sorties, comme Thalès (+0,04% à 119,70 euros) et Orange (+0,02% à 9,27 euros).

AFP/VNA/CVN

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